« Il ne faut pas céder au mensonge » : Lecornu recadre Mélenchon sur le porte-avions Charles-de-Gaulle sous commandement de l’Otan
« Nous sommes souverains. » Vendredi, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a répondu sur X (anciennement Twitter) à Jean-Luc Mélenchon concernant le commandement du porte-avions Charles-de-Gaulle.
Vendredi matin, le leader de La France insoumise a publié un message déplorant une « vassalisation » de la France. « Le porte-avions Charles-de-Gaulle passe sous commandement de l’OTAN. Tristesse. Vassalisation affichée », a-t-il écrit. Lors d’un meeting de campagne présidentielle en 2022, le candidat LFI avait déjà proposé de quitter l’Otan, « une organisation inutile qui provoque des tensions un peu partout par son agitation, en espérant soutirer des subventions ici et là pour je ne sais quelle agence », plaidant plutôt pour des alliances « altermondialistes ».
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, lui a répondu sur le même réseau social. « Il ne faut pas céder au mensonge : la France ne perd jamais le commandement de ses forces placées sous pavillon de l’OTAN. Nous sommes souverains, dit-il. Notre porte-avions sera le fer de lance de cette mission menée avec nos alliés. Nous sommes les seuls Européens capables de déployer un groupement aéronaval de cette envergure. » Et d’ajouter : « C’est une immense fierté. »
Une mission de 15 jours
Jean-Luc Mélenchon a donc en partie raison : le porte-avions Charles-de-Gaulle passera bel et bien sous contrôle opérationnel de l’Otan, et pour la première fois. Mais il ne s’agit que d’une mission temporaire de 15 jours en Méditerranée. Cette dernière se déroulera du 26 avril au 10 mai sous le commandement de l’état-major maritime StrikforNato. Elle regroupera quinze nations dont la France, et sera dirigée par un vice-amiral américain.
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L’objectif affiché ? Permettre à la France « de rentrer dans le rang en se mettant au même niveau que nos alliés. Nous apprendrons aussi beaucoup», a déclaré à l’AFP le commandant du groupe aéronaval français, le contre-amiral Jacques Mallard. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la France a réinvesti dans l’Otan et l’alliance militaire a accru sa présence maritime en Europe.
Commande récupérée « en un claquement de doigts »
Le Charles-de-Gaulle a déjà participé à des opérations et exercices de l’Alliance atlantique, mais toujours sous contrôle national. En revanche, d’autres nations ont déjà laissé leurs navires sous contrôle opérationnel de l’Otan : les États-Unis en 2022, pour la première fois depuis la guerre froide, ou les Britanniques en 2023, également pour la première fois de leur histoire. histoire.
Pour autant, la France ne lâche pas totalement la barre de son porte-avions nucléaire, qui reprend ses opérations après huit mois de travaux. « A tout moment, nous pouvons récupérer le mandat, et en un claquement de doigts récupérer le commandement national lors des opérations si nécessaire », a déclaré mardi le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’Otan.
