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« Il ne faut pas cacher la misère », explique Robert-Michon sur la réticence des sportifs à une fête nationale du sport

« Il ne faut pas cacher la misère », explique Robert-Michon sur la réticence des sportifs à une fête nationale du sport

Porte-drapeau de la délégation française à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, Mélina Robert-Michon s’est réjouie de l’impact qu’a eu l’événement auprès du grand public. Si elle n’est pas opposée à l’idée d’Emmanuel Macron d’instaurer une journée nationale du sport, elle craint néanmoins que cette journée ne soit qu’un camouflage.

Les avis sont unanimes : les Jeux olympiques et paralympiques de Paris ont été une réussite. Et Mélina Robert-Michon ne démentirait pas. Invitée de l’émission « Bartoli Time » sur RMC ce dimanche, la porte-drapeau de la délégation française à la cérémonie d’ouverture des JO est revenue sur l’élan qu’a eu l’événement, tant auprès des athlètes que du grand public.

« Quand l’Etat et les entreprises s’alignent pour aider les sportifs et les mettre dans de meilleures conditions d’entraînement pour qu’ils puissent se préparer plus sereinement, on a vu que ça porte ses fruits. Ce sont des choses à retenir et à garder pour l’avenir (…) On s’est rendu compte que le sport était bien plus que du sport, socialement, c’est de la diversité, du vivre ensemble. Il y a tellement de messages à faire passer à travers le sport, j’espère que le sport retrouvera sa place en France et qu’on arrêtera de le limiter au sport de haut niveau et à la santé », a notamment expliqué le lanceur de disque.

La Française de 45 ans est consciente que l’enjeu est désormais de maintenir cette flamme vivante. « Nous avons vu toute l’étendue de ce que le sport peut apporter et j’espère que nous allons utiliser tout cela », confie-t-elle. Le président de la République a déjà sa propre idée : instaurer une fête nationale du sport, chaque 14 septembre – date de la « Parade des champions » -, sur un modèle proche de celui de la fête de la musique. Cela « nous permettra de redémarrer, pour la rentrée, la pratique du sport au quotidien », assure Emmanuel Macron dans les colonnes du Parisien.

« Une fête pour le sport, oui, si tout le reste suit »

Mais la proposition ne fait pas l’unanimité, notamment chez les premiers concernés, les sportifs. L’escrimeur Enzo Lefort, par exemple, n’a pas été convaincu. Mélina Robert-Michon comprend cette réticence. « Je pense que la crainte est qu’on dise ‘allez, on va faire une fête du sport, ils seront contents et ça suffira’. Il faut entretenir le sport au quotidien, à travers les clubs et les aides aux clubs, toute l’année », fait-elle valoir.

Même si les sportifs n’ont pas encore eu l’occasion d’en discuter avec Emmanuel Macron, la vice-championne olympique à Rio en 2016 ne ferme pas la porte à la mise en place d’une telle journée. « L’idée est bonne, c’est la rentrée donc c’est l’occasion de mettre en avant des clubs pour les jeunes qui ne savent pas encore quoi faire », concède-t-elle.

« Mais il ne faut pas que cela reste un événement annuel. Le sport, c’est des bénévoles, des clubs, des athlètes et cela se passe toute l’année. Donc une fête pour le sport, oui, si tout le reste suit le même chemin. Il ne faut pas que cela cache la misère », prévient-elle. Bref : pour que l’élan des Jeux ne s’estompe pas, le sport a besoin d’un budget à la hauteur de ses besoins.

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