« Il faut rétablir le lien entre le national et le local », plaide le député Eric Woerth

Le non-cumul des mandats « est une erreur fondamentale », estime le député Renaissance de l’Oise, auteur d’un rapport sur la décentralisation.

« Il faut rétablir le lien entre le national et le local », a plaidé jeudi 30 mai sur franceinfo Eric Woerth, député Renaissance de l’Oise, ancien ministre du Budget et des Comptes publics, auteur d’un rapport sur la décentralisation, commandé à l’automne dernier par Emmanuel Macron. Le rapport d’Eric Woerth préconise le retour du cumul d’adjoint au maire et de sénateur-maire, supprimé en 2017.

Mandats non cumulables « C’est une erreur fondamentale », estime le député. Il rappelle cependant que « Des cumuls sont possibles ». « On peut être député et conseiller régional d’Île-de-France, mais on ne peut pas être adjoint et adjoint au maire d’une modeste commune de 500 habitants » mais «C’est pour le moins absurde et intellectuellement incompréhensible.» Eric Woerth estime que « Les hommes politiques nationaux, qui sont des parlementaires, doivent pouvoir exercer la fonction symbolique qui est la fonction de maire, car c’est là que les choses se passent, que se tiennent les réunions, que se crée l’opinion. Et il n’y a aucune raison de l’empêcher. « 

Le rapport maintient cependant « l’impossibilité de combiner beaucoup de choses »en intégrant notamment « la présidence des intercommunalités dans le cadre de la comptabilisation du nombre de mandats pouvant être exercés », précise Eric Woerth. Mais l’ancien ministre affirme que « pouvoir être parlementaire et maire » lui semble « être un élément essentiel d’une démocratie qui fonctionne à la fois verticalement, c’est-à-dire l’Etat central, mais aussi horizontalement, c’est-à-dire les collectivités locales et les élus ».

Le rapport sur la décentralisation propose également de réduire « de 20% le nombre de conseillers municipaux »c’est à dire une diminution « de l’ordre de 100 000″ au niveau national, pour « Mieux les identifier, mieux les rémunérer et mieux les protéger ». « Ce qui est très important, c’est que les maires puissent être entourés d’équipes extrêmement actives »justifie Eric Woerth. « Nous proposons de réduire le nombre de conseillers municipaux, mais nous gardons le même nombre d’adjoints, car il faut être au cœur de l’action. » Pour le député de l’Oise, « Le maire a besoin d’être entouré de personnes très actives sur son territoire pour donner une vision à sa ville. » « Les maires nous disent : ‘on ne trouve pas le nombre nécessaire’ » de conseillers, ajoute Eric Woerth pour justifier la mesure. Il s’agit donc de « réduire le nombre d’élus » Pour « évoluer vers plus d’efficacité et de proximité.