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« Il faut pouvoir jouer le titre chaque année », le Stade Français veut confirmer l’amélioration

Malgré la lourde défaite concédée dimanche à Toulouse, le club parisien compte bien poursuivre la reprise amorcée cette saison. Le directeur général Thomas Lombard et le gérant Laurent Labit ont fait le point ce mardi.

La gifle reçue dimanche à Toulouse a été violente. Mais elle n’a pas remis en cause tout le travail accompli depuis le début de saison par le Stade Français Paris. A trois jours de la fin de la saison régulière, le club parisien – qui accueille le troisième Bordeaux-Bègles dimanche (21 heures) à Jean-Bouin – est toujours deuxième du classement et bien parti pour disputer les phases de Top 14. encore. Deuxième participation consécutive aux matches décisifs du championnat, ce serait une première depuis la saison 2008-2009 des heures de gloire de Max Guazzini. « Nous ne sommes pas n’importe quel club, nous devons pouvoir concourir pour le titre chaque année. Non pas pour être champions chaque année, mais pour être là où nous sommes, » plante Laurent Labit, le nouveau manager arrivé après la dernière Coupe du monde. On ne veut pas arriver épuisés en phase finale, on s’est concentré sur la gestion du temps de jeu des joueurs, certains ont l’habitude de jouer tout le temps mais on a voulu prendre soin d’eux.

Fait inhabituel, le Stade Français a organisé ce mardi une réunion avec la presse à Jean-Bouin, pour faire le point avant le sprint final. Une saison forcément particulière, avec l’arrivée d’un nouveau staff, que Paris a finalement bien géré. « Il y avait une chronologie complexe, rappelle Thomas Lombard, le directeur général. Gonzalo (Quesada), Laurent (Sampéré) et Julien (Arias) nous ont quittés, Paul Gustard assurait l’intérim lorsque Laurent (Labit) et Karim (Ghezal) étaient à la Coupe du Monde. Fallait-il tout changer ou jouer sur la continuité pour bien démarrer la saison ? Nous avons choisi la deuxième option. Quand les nouveaux collaborateurs sont arrivés, ils sont passés directement à la machine à laver… » Et Laurent Labit détaille sa feuille de route : « La priorité était d’apporter une culture de travail différente et une culture gagnante différente. Il y avait déjà des choses acquises ici, que nous avons gardées. On sait qu’il faut changer un peu les mentalités.»


Nous sommes un club qui perd de l’argent. Entre autres. Aujourd’hui, le déficit cumulé du Top 14 s’élève à 70 millions d’euros

Thomas Lombard

Et c’est aussi la situation financière du club (budget de 45,3 M€, deuxième de l’élite derrière Toulouse) qu’il fallait, sinon assainir, du moins réguler. « Nous sommes un club qui perd de l’argent. Entre autres. Aujourd’hui, le déficit cumulé du Top 14 s’élève à 70 millions d’euros, avance Thomas Lombard. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation mais ce n’est pas un argument pour nous réconforter ou nous dire qu’il n’y a rien à faire. Et de poser la question du plafond salarial (plafonnement de la masse salariale à 10,7 millions d’euros par an) : « Il nous a fallu un an et demi, deux ans pour rétablir la situation. Nous n’étions pas dans une situation de non-respect du plafond salarial, mais nous avions une répartition des salaires totalement déséquilibrée. Avec des joueurs qui avaient de très gros contrats et d’autres qui en avaient de tout petits. Cela a créé des discussions dans le vestiaire. Il fallait revenir à quelque chose d’acceptable. Il nous a fallu du temps pour rééquilibrer les choses.

Dans la course à l’armement qui sévit en Top 14, le club de la capitale n’affole pas le marché des transferts. « Nous ne recrutons pas de joueurs internationaux car nous sommes limités dans les offres que nous pouvons faire. C’est un secret de Polichinelle, » reconnaît le PDG du Stade Français. Matthieu Jalibert est sur le marché… Owen Farrell était sur le marché et quand nous nous sommes présentés, nous n’étions pas compétitifs. Et si nous voulons y parvenir, c’est un compromis que nous devons faire. C’est assez difficile à entendre.

Pas de folie, donc. Même si le Stade Français « a parcouru une partie du chemin. Nous avons encore de la marge dans notre plafond salarial pour recruter un ou deux joueurs., explique Thomas Lombard. Plusieurs joueurs emblématiques quitteront la capitale en fin de saison (Segonds, Hamdaoui, Habel-Küffner, Panis, De Giovanni…) mais la priorité est de se concentrer sur la formation locale et les talents déjà présents au club (huit ont débuté parmi les pros cette saison). Notamment la pépite Léo Barré, récemment appelé en équipe de France par Fabien Galthié.


Avec Léo Barré, nous avons déjà parmi nous un joueur de premier plan. Nous devons également prendre soin de lui.

Laurent Labit

« Avec Léo Barré, nous avons déjà parmi nous un joueur de haut niveau. Il faut aussi prendre soin de lui, faire des choses avec lui, explique Laurent Labit. Nous étions d’accord – avec lui – pour le mettre en défense, il fallait l’arrêter dans une position et nous avons vu les résultats immédiats. Mais il peut aussi jouer à 10 et cela peut changer le jeu de l’équipe. Si on recrute pour ce poste, cela fait partie de la discussion. Nous regardons ce poste mais il faut aussi le faire intelligemment avec Léo. Il peut jouer trois postes en équipe de France (dos, ouvreur et centre, NDLR), je ne pense pas qu’il se mettra en danger s’il joue à 10 pour nous. C’est une discussion que nous devons avoir.

Léo Barré, l’ouvreur polyvalent parisien.
ROMAIN PERROCHEAU / AFP

Le grand chantier qui s’annonce est le départ la saison prochaine vers le camp des Loges, jusqu’alors occupé par les footballeurs du PSG. « Notre déménagement au Camp des Loges a également concerné notre centre de formation. Ce sera un outil qui permettra à nos jeunes d’avoir une proximité avec nos lieux de formation. confirme Thomas Lombard, qui n’a pas souhaité s’étendre sur le sujet. L’autre chantier, en interne, concerne la constitution du prochain staff. « Nous travaillons sur le personnel qui doit être en contact avec les jeunes, avec des formations, avance Laurent Labit. Nous le constatons. Nous sommes en train de voir les compétences que nous pourrions apporter, ou que nous avons déjà ici. Nous sommes plongés dans nos réflexions. Nous travaillons déjà bien, mais nous devons mieux travailler ensemble. Et avant cela, il faut bien finir la saison. Et cela commence par la réception de l’UBB, rival direct pour la qualification directe en demi-finale.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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