« Il faut en finir avec l’orgueil d’Emmanuel Macron » – Libération
Entretien
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Pour le Picard, en rupture avec La France Insoumise depuis plusieurs semaines, le coup de force du président n’est qu’une prolongation de la politique antidémocratique qu’il mène depuis 2017.
En campagne pour sa réélection aux législatives, chez lui à Amiens, François Ruffin avait prévenu : en cas de défaite le 7 juillet, dans cette circonscription où le Rassemblement national gagne du terrain d’élection en élection, le député de la Somme arrêterait la politique. Réélu, il continue, désormais en dehors du mouvement insoumis, avec lequel il a rompu. Potentiel candidat à la présidentielle de 2027, il organise sa rentrée à Flixecourt samedi 31 août. Par la décision d’Emmanuel Macron d’exclure le Rassemblement national de Matignon, « C’est toute une classe qui réagit », juge Picard, déplorant que « Certains libéraux préfèrent l’extrême droite à la gauche. »
Emmanuel Macron a écarté la possibilité d’un gouvernement NFP. Pensez-vous qu’il s’agit d’un déni de démocratie ?
C’est évident. Mais rien de nouveau sous le roi soleil de Macron : depuis sept ans, « la démocratie, c’est moi ! » Souvenons-nous des gilets jaunes, qu’il résout non pas par une solution politique mais par une solution policière, à coups de gaz lacrymogènes et de bulldozers. Ou du Covid, avec la France suspendue à ses moindres paroles chaque soir, aux confinements, aux couvre-feux, aux commerces fermés, etc. Et le pire, sans doute : les retraites. J’insiste : nous sommes dans ce prolongement. Macron est sorti très affaibli des législatives de 2022, sans majorité à l’Assemblée, et encore moins à la Chambre.