Après le premier tour des élections législatives dimanche 30 juin, à l’issue duquel le Rassemblement national (RN) s’est retrouvé en position de force pour obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, Jacques Toubon regrette » les nuances « qui peut exister dans le camp Macron au sujet du front républicain. L’ancien patron du RPR déplore également que le parti Les Républicains (LR) n’appelle pas à un blocage. Le symbole de« une dérive de la droite vers l’extrême droite »selon lui.
Comment analysez-vous les résultats du premier tour des élections législatives ?
Je crois qu’il y a une vision excessivement négative des choses. A l’issue du premier tour, l’avènement d’un RN majoritaire n’est pas inéluctable. Les autres partis peuvent, doivent, faire le nécessaire pour que ce parti n’arrive pas au pouvoir. En réalité, il n’aura la majorité absolue dimanche 7 juillet que si les deux autres blocs le lui permettent. La question qui se pose désormais est de savoir si, pour la gauche, la coalition présidentielle et la droite républicaine, l’objectif prioritaire est d’empêcher le RN de gagner.
Justement, que pensez-vous des positions de droite et de gauche par rapport au front républicain ?
J’ai noté la clarté et la rapidité du choix de Jean-Luc Mélenchon qui a déclaré que le Nouveau Front Populaire se retirerait s’il arrivait troisième. (dans le cas où le RN serait en tête au premier tour)Il y a là une différence notable avec la position que n’ont pas prise les dirigeants d’Ensemble, qui tardent à décider de leur attitude pour le second tour. Cela leur met la pression. La position de certains autres est encore plus problématique. Pour justifier un « ni-ni », Edouard Philippe, François Bayrou, Aurore Bergé, Bruno Le Maire ne stigmatisent pas la gauche, mais La France insoumise (LFI). Et les « insoumis » sont bien commodes pour ne pas choisir.
Le front républicain a donc des nuances qui, à mes yeux, sont coupables. Pour moi, il faut construire au plus vite un front républicain global, y compris avec LFI. Je suis indigné par certaines prises de position au sein de ce parti depuis le 7 octobre 2023 et les attentats terroristes du Hamas. Mais vu l’enjeu majeur de dimanche, laissons cela de côté pour l’instant, nous y reviendrons. Car dans les cinq jours qui viennent, les « insoumis » sont dans le camp de ceux qui veulent empêcher le RN. Je suis simpliste : on dit « non » et on ne bouge plus. On est contre, sans virgule.
Votre famille politique, aujourd’hui représentée par LR, n’appelle pas au blocage…
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