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« Il faudra du temps pour oublier »… Les habitants de Southport sous le choc de la violence et de l’islamophobie

Depuis l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois jeunes filles et blessé une dizaine de personnes, lundi 29 juillet à Southport, les émeutes se multiplient au Royaume-Uni, notamment à la demande de l’extrême droite.

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De la fumée s'échappe d'un incendie déclenché par des manifestants alors que la police anti-émeute monte la garde après des troubles près de la mosquée de Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 30 juillet 2024. (ROLAND LLOYD PARRY / AFP)

Plus de 6 000 policiers ont été déployés au Royaume-Uni pour lutter contre les émeutes qui font rage depuis une semaine. Le gouvernement travailliste a assuré qu’il ne lâcherait rien, alors que le pays est secoué par la violence depuis l’attaque au couteau qui a tué trois jeunes filles à Southport, dans le nord-ouest du pays, lundi 29 juillet.

Le suspect a d’abord été présenté sur les réseaux sociaux comme un demandeur d’asile et un musulman, ce qui a joué en faveur de l’extrême droite qui a immédiatement appelé à manifester dans tout le Royaume-Uni. La communauté musulmane a depuis été prise pour cible, notamment à Southport où la mosquée locale et certains magasins ont été attaqués.

A l’extérieur de la mosquée de Southport, aucune trace de violence n’a été relevée. Le lieu de culte a rouvert ses portes aux fidèles pour la prière. « De nombreux voisins sont venus faire le ménage, nous aider, merci l’imam. Nous avons reçu beaucoup de cartes, de fleurs, même de la nourriture… Le quartier a été super. »

L’imam salue la mobilisation du quartier, mais rappelle aussi la violence de l’attaque survenue il y a tout juste une semaine.

« 300 personnes sont venues et ont commis des violences. Ils ont cassé des vitres et des murs, ils ont mis le feu des deux côtés. »

L’imam de Southport

à franceinfo

Au bout de la rue, l’épicier a lui aussi été attaqué, provoquant la colère des habitants, qui décrivent un quartier habituellement paisible. Le commerçant, d’origine sri-lankaise et bouddhiste, était absent au moment des faits : il avait quitté son magasin par précaution. « C’était horrible, j’habite juste en face de la rue. J’ai tout vu, j’ai des vidéos de l’attaque du magasin. C’est fou… »

Le commerçant reste très affecté par cette attaque : « J’y pense encore parce que je me demande ce qui se serait passé… Nous n’avons aucun moyen de sortir du magasin, seulement la porte d’entrée. Il va me falloir un certain temps pour oublier. »

Des émeutes ont été signalées dans toute la ville, notamment dans les endroits où les gens rendaient hommage aux trois fillettes tuées la semaine dernière. Stuart est venue déposer un bouquet de fleurs avec sa fille sur les marches de l’hôtel de ville. « Je pense que c’est dégoûtant de la part de tous ces gens qui appellent aux ennuis.il dénonce« C’est honteux après ce qui est arrivé aux victimes et à leurs familles, nous devrions être ensemble, unis et non divisés. »

Les habitants rencontrés nous ont fait part d’une récupération politique honteuse de la part de l’extrême droite et ont appelé au calme.

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