Joyau du patrimoine national, la cathédrale Notre-Dame est aussi et avant tout un lieu de culte. Le diocèse de Paris célèbre, lundi 17 juin, la fête de sa dédicace, c’est-à-dire l’anniversaire de la consécration du nouvel autel par le cardinal Lustiger le 16 juin 1989. Reporté d’un jour cette année – le 16 juin tombant un dimanche – la cérémonie sera présidée par l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, en présence des chanoines de la cathédrale, comme le veut la tradition.
Mais qu’est-ce qu’une dédicace d’église ? C’est l’événement qui consacre une église comme lieu de culte et de prière. Elle « est peut-être la plus complète et la plus significative des cérémonies liturgiques », indique le Service National de Pastorale Liturgique et Sacramentelle de France. Fait, « en consacrant par ses rites un édifice matériel réalisé par des mains humaines, la dédicace exprime le mystère même de l’Église, temple de Dieu bâti de pierres vivantes »explique le Père Norbert Hennique (1).
Consacrer une église, c’est la faire » maison de Dieu et demeure des hommes ». Et célébrer l’anniversaire de cette dédicace, c’est rappeler la vocation première de l’édifice qui est un lieu de rassemblement et de contemplation.
Dans les premiers siècles chrétiens, la célébration d’une première Eucharistie dans l’église suffisait à consacrer l’édifice. À partir du IVe siècle, un deuxième élément fut ajouté, le dépôt des reliques des martyrs sous l’autel, lui-même considéré par les Pères de l’Église comme un symbole du Christ.
Au fil des siècles, la célébration de la dédicace selon l’usage romain s’est enrichie du rituel gallican, calqué sur les rites d’initiation chrétienne : quant au baptême des chrétiens, les fidèles, rassemblés pour la célébration, et les murs de l’église sont arrosés avec de l’eau bénite. Puis, après la liturgie de la parole, douze piliers ainsi que l’autel sont oints d’huile sainte – l’huile consacrée par l’évêque lors de la messe chrismale chaque année –, tout comme le front du baptisé du saint chrême lors du baptême. Ces douze piliers rappellent le passage de l’Apocalypse qui évoque l’Église du Christ fondée sur la «douze apôtres de l’Agneau inscrits sur les murs de la Ville Sainte».
Après le rite de l’onction, l’autel est encensé et à son tour les fidèles et l’édifice tout entier. Des bougies sont ensuite allumées sur l’autel, et à leur tour les bougies sont fixées aux murs de l’église tandis que la lumière se diffuse progressivement dans tout le bâtiment.
Chaque année, le calendrier liturgique prévoit l’anniversaire de la dédicace de chaque église.
Programme de la fête de dédicace
« Tout au long de son épiscopat dans la capitale, Cardinal Lustiger a demandé que chaque année, jour anniversaire de la dédicace, le 16 juin, les douze cierges de consécration fixés sur douze piliers soient allumés tout au long de la journée et qu’une concélébration eucharistique réunisse, à la messe du soir, les chanoines et les aumôniers de la cathédrale avec maîtrise tandis que le drone de Notre-Dame invite les fidèles parisiens »a rappelé le Père Norbert Hennique, lors d’une conférence sur le patrimoine de l’Église en 2008.
Ce souhait ne se réalisera pas cette année, le projet de restauration de la cathédrale n’étant pas encore achevé, mais ce 17 juin, Mgr Ulrich, accompagné des prêtres du diocèse, présidera la messe de dédicace en l’église Saint-Germain. l’Auxerrois à 18h15. Cette célébration sera précédée de vêpres sur le parvis de Notre-Dame.
Lieu de grandes célébrations du diocèse de Paris, où la messe était célébrée cinq fois par jour, la cathédrale Notre-Dame était le monument historique le plus visité de France jusqu’à l’incendie du 15 avril 2019, avec plus de 10 millions de visiteurs. visiteurs par an. Sa réouverture est prévue le 8 décembre 2024.
(1) Article tiré de la revue Célébrer N° 370, « L’espace liturgique ».