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Il est rare depuis le début des Jeux que le public français soit critiqué pour son manque de ferveur.

Membres et coureurs de l’équipe de France de cyclisme sur piste ont regretté la ferveur timide du public au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, chose très rare dans une arène depuis le début des JO de Paris 2024.

Non, l’ambiance n’est pas incandescente sur tous les terrains des Jeux olympiques. C’est en tout cas l’avis d’une partie de l’équipe de France de cyclisme sur piste. Ce lundi, Michaël D’Almeida, l’un des entraîneurs de l’équipe de France de sprint, a déploré de voir le public français en surnombre dans les tribunes face aux drapeaux de la Grande-Bretagne ou des Pays-Bas.

« Il va falloir faire venir des Français au vélodrome. On ne va pas compter les drapeaux, mais il en manque », a-t-il dit.

« Nous sommes normalement à la maison »

Ce mardi, les Néerlandais, qui ont décroché l’or et battu un nouveau record du monde de la vitesse par équipes (40 »949), étaient toujours très présents, tout comme les Britanniques. Mais le public français a vraiment poussé les hommes de Michaël D’Almeida et Grégory Baugé dans leur bataille – perdue – pour la médaille de bronze face à l’Australie. Pas à leur goût.

« C’était un peu mieux », avoue Baugé, qui reste sur sa faim.

« J’avoue que je m’attendais à plus… On est normalement à domicile, donc j’espère que ce sera différent sur les épreuves individuelles, que ce sera mieux. » Il trouve ce public « timide » et cela le frustre. « Oui, pour moi, c’est (frustrant) », ajoute-t-il. « Les athlètes, je ne sais pas, ils sont là pour pousser les pédales. Avec les collègues d’endurance aussi, on aurait préféré qu’il fasse plus chaud mais il reste encore des journées. »

Steven Henry, l’entraîneur de la poursuite féminine, attend lui aussi encore un peu pour profiter de ce fameux « avantage du terrain ». « Hier c’était déjà bien, aujourd’hui c’était mieux », constate-t-il. « Il y a plus d’ambiance aujourd’hui, le vélodrome chauffe. J’ai retrouvé un peu l’ambiance de 2022 au Madison, il y avait des ‘Allez les Bleus’. Ce n’est que le deuxième jour, ça va monter. »

Le championnat du monde 2022 est, pour les Bleus, la référence en termes de décibels. Ils avaient d’ailleurs été organisés au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines et la France avait terminé troisième au classement des médailles avec sept babioles dont trois en or. Mais les coureurs ne retrouvent pas cette ferveur deux ans plus tard. « Timides, craintifs… », répète à toute allure Sébastien Vigier. « On entendait un peu quand on montait sur le vélo mais je m’attendais à mieux. »

« Nous avons fait les championnats du monde en 2022. L’ambiance était deux fois plus grande que ça. »

Capacité réduite

Ils trouvent plusieurs raisons à ce moindre engouement, notamment la capacité, réduite à 3 600 places en configuration olympique contre 5 000 normalement. « Il y a moins de places mais aussi peut-être l’engouement autour et l’accessibilité des sièges, probablement », énumère Rayan Helal. « Il y a beaucoup de supporters étrangers, ils sont tous venus. On voit qu’il y a un peu moins d’engouement qu’aux championnats du monde, ça ne nous a pas empêché de pédaler fort. C’est toujours agréable d’être à la maison. »

Florian Grengbo, qui a débuté le relais, apporte tout de même une note d’optimisme à cette ferveur, lui qui n’a pas connu celle des Championnats du monde. « Pour moi, les supporters ont tout donné, c’était beau », confie-t-il. « Je n’ai pas assisté aux championnats du monde en 2022 car j’étais blessé. C’était un vrai plaisir de revoir ma famille, le public français, on est désolé de ne pas avoir délivré la performance souhaitée. » C’est aussi l’une des raisons de cette relative désaffection. Autrefois grand pourvoyeur de médailles, le cyclisme sur piste est davantage à la peine ces dernières éditions, avec seulement deux médailles de bronze à Tokyo, dont une pour Florian Grengbo, Sébastien Vigier et Rayan Helal. Mais ce mardi, le trio n’a pas réussi à ramener une médaille à la France en vitesse par équipes pour la première fois depuis 2000.

Nicolas Couët Journaliste RMC Sport

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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