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« Il est rapidement passé de l’aide caritative aux abus sexuels » – Libération

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Violence sexuellecas

Dans une lettre que « Libération » a pu consulter, E. de C., dépendante financièrement du religieux et en grande détresse, a dénoncé en mars 2019 à la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église les violences sexuelles que celui-ci lui avait infligées une trentaine d’années auparavant.

Depuis quelques semaines, l’air, pour Marie (1), est débarrassé de lourds secrets. « Enfin ça sort ! Une pensée pour ma mère qui a signalé les faits à la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, NDLR) avant qu’elle ne décède. Ma sœur et moi avons témoigné pour elle. Sans nouvelles depuis, c’est une libération de voir cet article », s’est exclamé le trentenaire le 17 juillet sur les réseaux sociaux, à l’annonce du communiqué du mouvement Emmaüs qui révélait ce jour-là les accusations de violences sexuelles portées par sept femmes contre son prestigieux fondateur, l’abbé Pierre.

Dans les heures et les jours qui suivirent, Marie continua de laisser des traces. Comme une urgence de participer à la libération collective de la parole, de se libérer des liens du silence, de tracer aussi les chemins qui permettraient de revenir à elle. « Ma mère a écrit une lettre à la main. Envoyée par la poste. » Elle a précisé une fois encore dans les échanges publics, comme pour indiquer que le témoignage rendu en 2019 à la Ciase ne devait pas être oublié. Avec des mots précis et directs, E. de C., la mère de Marie, a décrit comment l’abbé Pierre, qui l’aidait matériellement, avait fait d’elle, en 1989-1990, son objet

Cammile Bussière

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