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« Il est grand temps que la société machiste, patriarcale, qui banalise le viol, change », déclare Gisèle Pélicot

« Il est grand temps que la société machiste, patriarcale, qui banalise le viol, change », déclare Gisèle Pélicot
Gisèle Pelicot à son arrivée au tribunal d'Avignon, le 18 novembre 2024.

Le procès pour viol de Mazan est celui « lâcheté »a accusé mardi 19 novembre Gisèle Pelicot, principale victime de cette affaire hors norme, estimant qu’il était temps que la société « changez votre vision » à propos du viol.

« Pour moi, ce procès sera le procès de la lâcheté. Il est grand temps que la société machiste et patriarcale, qui banalise le viol, change. Il est temps de changer notre façon de voir le viol. »a insisté la septuagénaire, victime de viols répétés, depuis une décennie, par son mari, qui la droguait, et des dizaines d’inconnus qu’il recrutait sur Internet.

Après l’audition des trois enfants Pelicot et l’interrogatoire des deux derniers des 51 accusés, lundi, Gisèle Pelicot est revenue à la barre, mardi, pour répondre une nouvelle fois aux questions des avocats de la défense. La parole sera donnée une dernière fois à son ex-mari, avant le début des plaidoiries, probablement mercredi.

« J’ai vu à la barre des individus qui nient le viol »pour la plupart, et « J’ai beaucoup de mal à faire face à cette banalité. J’ai envie de dire à ces hommes : à quel moment quand tu entres dans cette pièce Mmoi Pelicot vous a-t-il donné son accord ? A quel moment prends-tu conscience de ce corps inerte ? À quel moment n’allez-vous pas le dénoncer à la police ? »a dénoncé Gisèle Pelicot. « J’ai entendu : « J’étais télécommandé », j’ai entendu « J’ai bu un verre d’eau, j’ai été drogué ». Mais quand n’ont-ils pas frappé ? »insiste-t-elle.

Appel à un « vrai départ »

Les déclarations de Gisèle Pelicot résonnent avec un mouvement de fond en cours dans la société française. Plus de 400 organisations et personnalités, dont Angèle, Judith Godrèche et Vanessa Springora, ont appelé à manifester contre les violences faites aux femmes le 23 novembre en France, pour exiger une « un vrai départ »sept ans après le début de la vague #metoo. Des manifestations seront organisées dans des dizaines de villes, dont Paris, Bordeaux, Marseille et Lille, à deux jours de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, selon un appel relayé jeudi par le collectif #noustoutes et signé notamment par la Fondation des Femmes. et Planification familiale.

« Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, on a déjà dénombré plus d’un millier de féminicides (…). Et qui est indigné ? »écrivent des associations et des personnalités dans ce texte, qui ajoutent : « Les gouvernements successifs ont fait de nombreuses promesses, mais les moyens sont dérisoires et diminuants, l’action politique est quasiment inexistante. » Le procès Mazan « confirme » que les auteurs de violences « Ce ne sont pas des monstres, ce sont des hommes qui nous entourent » et que cette violence « concerne tout le monde »soulignent les signataires.

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La secrétaire d’État à l’Égalité des genres, Salima Saa, a promis début novembre qu’elle annoncerait «des mesures concrètes et efficaces» le 25 novembre, visant notamment à « améliorer les systèmes de référence » victimes, en particulier dans les zones rurales, pour renforcer « accueil et prise en charge des victimes » par un « formation des acteurs de première ligne ».

Le Monde avec l’AFP

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