« il est encore temps de s’approvisionner » avant l’hiver
En France, 7 millions de logements se chauffent au bois avec un appareil de chauffage individuel, selon l’Ademe(1). Mais cette consommation de bois peut prendre de nombreuses formes : bûches, copeaux, briquettes ou encore granulés de bois (les fameux « pellets »).
Qu’est-ce qu’un pellet ?
Le « pellet », terme anglais très courant pour désigner un granulé de bois, est un petit cylindre combustible de bois composté. Mesurant en moyenne 1 à 5 cm de long et 6 à 8 mm de diamètre, les pellets proviennent principalement de sciures et copeaux de bois de scieries (et plus marginalement de bois écorcés).
Ces granulés de bois peuvent être brûlés dans un poêle dédié (en chauffage principal ou d’appoint), dans certains modèles d’insert ou dans une chaudière.
Combien de foyers se chauffent aux pellets ?
Près de 1,8 million de foyers en France sont désormais chauffés aux pellets, selon le Syndicat national des professionnels du chauffage aux granulés de bois (Propellet). Cette consommation croît à un rythme de « 5 à 10% par an », indique Eric Vial, délégué général de Propellet.
La consommation annuelle de pellets en France est d’environ 2,5 millions de tonnes (un poêle consomme en moyenne 1,5 tonne de pellets par an et une chaudière environ 5 tonnes/an). Et les poêles à pellets se développent de plus en plus dans les foyers français, avec une tendance à la substitution des bûches de bois par les pellets (au moins jusqu’en 2022)(2).
Entre 2011 et 2021, les récoltes de bois de chauffage en rondins ou en rondins ont légèrement diminué (de 3,5 millions de m3 en 2011 à 3,4 millions en 2021, avant un rebond en 2022) tandis que la consommation de pellets a été multipliée par 5 sur la période (de 0,5 million de tonnes à 2,5 millions de tonnes), selon le Service statistiques et prévisions du ministère de l’Agriculture, Agroalimentaire et Forestier (Agreste)(3).
En 2023, les ventes d’appareils de chauffage alimentés aux pellets ont en revanche fortement ralenti, avec des ventes presque divisées par 3 pour les poêles à pellets (de 202 000 en 2022 à 74 000 en 2023) et par 4 pour les chaudières. granulés (de 41 000 à 10 000 unités), selon l’Ademe.
Avantages
Un poêle à granulés a un meilleur rendement qu’un poêle à bûches et émet un peu moins de particules fines, souligne l’Ademe. L’approvisionnement en pellets est également automatisé grâce à un petit silo intégré à l’appareil, permettant une autonomie de 1 à 3 jours.
Les pellets sont cependant plus sensibles à l’humidité (le taux d’humidité maximum recommandé pour les pellets et briquettes est de 10 %, contre 23 % pour les bûches et 30 % pour les copeaux selon l’Ademe) et plus chers que les bûches.(3).
» Les pellets sont plus sensibles à l’humidité dans le sens où s’ils sont en contact avec de l’eau (et non avec l’humidité de l’air), ils se transforment en sciure et perdent de leur intérêt. En revanche, le fait que leur taux d’humidité soit faible permet une excellente combustion, indispensable pour de très bons rendements et de très faibles émissions de particules. », précise Éric Vial.
A quel prix ?
Un poêle à granulés coûte en moyenne 2 000 à 6 500 € avec livraison, hors pose selon les estimations de l’Ademe. Il existe différentes aides pour l’acquisition d’appareils à pellets : « pour les travailleuses domestiques, la principale est MaPrimeRénov ; pour les chaufferies collectives de puissance importante, c’est le Fonds Chaleur », indique Éric Vial.
Le prix des pellets varie selon différents critères (localisation, marques…) dont leur conditionnement :
- en sacs individuels (vendus au détail), le prix moyen était de 552 € la tonne en 2023 selon l’Ademe(4) ;
- en sacs vendus par palette, au prix moyen de 518 € la tonne ;
- en vrac, au prix moyen de 479 € la tonne.
En 2024, le prix moyen de la tonne de pellets va augmenter » 390 € au premier trimestre et 350 € au deuxième trimestre, le pellet revenant progressivement à son prix de la décennie avant 2022 », indique Éric Vial.
Dans l’énergie, le prix des pellets de bois (vendus en palettes avec livraison) était en moyenne de 11,3 centimes d’euro le kWh en 2023, selon l’Ademe. Ce prix est tombé à 10,1 €/kWh le 1euh semestre 2024(5).
Faut-il acheter vos pellets maintenant ?
» Les prix les plus attractifs se situent toujours au printemps entre avril et juin, mais il est encore temps de s’approvisionner dès maintenant. », indique Éric Vial.
Propellet indique ainsi qu’il est toujours préférable d’avoir un « stock au début de l’hiver correspondant à son volume de consommation annuel « . D’autre part, » cela ne sert à rien de surstocker comme ce fut le cas en 2022 ; cela ne peut que déséquilibrer le marché au risque de provoquer une instabilité des prix », souligne Éric Vial.
L’Ademe déconseille également d’acheter des pellets » trop à l’avance car ils risquent de se détériorer et de moins bien chauffer (mieux vaut les utiliser dans l’année) « .