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Il a peint une fresque monumentale, elle a été vandalisée deux jours plus tard : « Ils m’ont dit que ce n’était pas de la peinture »

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L’artiste Maxime Perboire, alias AFAT, est amer. Alors qu’il vient de terminer à ses frais une fresque de 16 mètres, devant la guinguette « Place Commune » du Faubourg Bonnefoy à Toulouse, celle-ci a été pillée par des graffeurs jaloux.

Sur le mur d’un immeuble inoccupé, il n’avait rien laissé au hasard dans la réalisation de sa fresque « Le Petit Jongleur », face à la salle éphémère Place Commune, à l’entrée du Faubourg Bonnefoy, à Toulouse. L’artiste Maxime Perboire, alias AFAT, avait acheté 50 litres de peinture jaune « négociés en partenariat avec la Maison de la Peinture » pour repeindre entièrement le mur. Il avait également loué un berceau. Le tout à ses frais (1.100 €).

Rapidement, sur ce fond ocre, apparaît une jeune femme à la tête ronde, haute de 16 mètres, aux membres fins, qui manie couteaux et crayons, en équilibre sur un monocycle. Le tout dans un style épuré et minimaliste, à partir de lignes noires, caractéristiques du style de l’artiste toulousain.

Avec « La petite jongleuse », Maxime Perboire venait de réaliser sa plus grande œuvre. « J’ai réalisé cette fresque monumentale avant tout pour m’amuser et pour offrir aux gens du quartier, à la jeunesse ainsi qu’à la Place Commune, un dessin qui mette en valeur la culture du cirque, déjà présente là-bas. Par des choix de couleurs harmonieux, j’ai voulu créer quelque chose qui embellisse, égaye et se fonde dans cette partie du quartier qui va être rasée. J’étais heureux et fier de mener ce projet », poursuit Maxime.

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À travers son Petit Jongleur, l’AFAT a également souhaité rendre hommage et mettre en lumière, avec poésie et tendresse, « des jeunes filles qui pratiquent une discipline dans laquelle elles se dépassent, s’amusent et prennent confiance en elles ».

Si les graffitis sont par nature éphémères, il ne s’attendait pas à voir sa fresque disparaître deux jours seulement après l’avoir terminée. « Elle a été vandalisée, détruite », explique-t-il, le cœur lourd.

Au-delà de la bataille des égos

« Terrain de chasse privé » a sans doute été envisagé par d’autres graffeurs, qui ont immédiatement pris possession de ce mur, sur lequel apparaissaient déjà des graffitis, « en appliquant une bombe peinte avec un extincteur, considérant que mon travail n’en était pas un et qu’ils pouvaient faire mieux », estime Maxime.

« Mais dans le code des graffeurs, dès que l’un d’eux repeint entièrement une façade, on considère que ça devient son terrain de jeu, les autres ne sont pas légitimes à y toucher », précise Liza, la compagne de l’artiste, elle aussi affectée par cette destruction.
« De mauvaise foi, ils m’ont dit que c’était trop facile quand on était subventionné par la mairie, quand on était payé, quand on avait une autorisation, quand on avait du matériel et un panier, alors que ce n’est pas vrai. Finalement, ils m’ont dit que ce n’était pas de la peinture », ajoute l’artiste. Au-delà de la bataille d’égos entre graffeurs, Maxime Perboire regrette cette « réaction de revanche par excellence. Alors que j’avais une vision qui consistait à dire : Dépassons-nous, n’attendons rien de personne pour réaliser des projets qui embellissent notre quotidien ».

« C’est finalement dommage que la bataille pour le territoire ait pris le pas sur l’art », conclut son associé.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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