Les marchés étaient tièdes hier en Europe face à la confirmation du retour de la Fed américaine à une politique monétaire plus souple. Aux Etats-Unis, la fête avait déjà eu lieu et il fallait compter sur le bon vieux secteur pétrolier pour tenir le coup. Les investisseurs attendent désormais les résultats de Nvidia demain soir pour entretenir la flamme.
Nous avons tous connu l’expérience de ce vilain petit garçon qui pique des crises de colère pour obtenir un jouet, et s’en désintéresse dès qu’il l’a obtenu. Parfois, les investisseurs agissent de la même manière. Cela fait des mois qu’ils réclament la certitude d’une baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis, et quand ils l’obtiennent, ils tournent le dos aux actions. J’exagère énormément, mais la séance boursière de lundi n’a pas suscité d’enthousiasme particulier après le discours très « pro-marché » du président de la banque centrale américaine vendredi. Plusieurs raisons à cela : d’abord, les financiers avaient largement anticipé la confirmation de la première baisse des taux du cycle en septembre. Ensuite, les commentaires de Powell ont eu lieu vendredi pendant la séance de Wall Street, qui l’avait déjà actée par une hausse. Enfin, tout n’a pas baissé puisque le Dow Jones a même établi un nouveau record à 41 241 points à la clôture hier soir. C’est par ce dernier point que je commence ce matin.
Le plus ancien des indices américains, le Dow Jones, est beaucoup plus old school dans sa composition que le S&P 500 ou le Nasdaq 100. Ses deux plus grosses pondérations sectorielles sont, à ce jour, la finance (23,3 %) et la santé (18,9 %). La technologie n’arrive qu’en 3ème positionet (18,6%). A titre de comparaison, le S&P 500 est dominé par la technologie (31,5%), devant la finance (12,9%) et la santé (12,06%). Du côté du Nasdaq 100, technologie et communication représentent ensemble 66,6% de l’indice. Tout cela pour dire que le Dow Jones a gagné 0,16% hier et un record, tandis que le S&P 500 a perdu 0,32% et le Nasdaq 100 a reculé de 1,04%. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour comprendre que la technologie a chuté hier.
Plus précisément, c’est le secteur des semi-conducteurs qui a perdu du terrain, avec des baisses importantes de la part de Nvidia, Broadcom et Qualcomm, trois poids lourds du secteur. Ce mouvement de baisse s’explique notamment par l’approche (mercredi soir) des résultats trimestriels de Nvidia, l’alpha et l’oméga de l’intelligence artificielle à l’heure actuelle. Surtout, Nvidia est le mortier qui fait tenir ensemble les valorisations élevées de toutes les entreprises qui sont directement ou indirectement impliquées, réellement ou supposément, dans l’IA. C’est aussi le vecteur de croissance du marché le plus puissant depuis… très longtemps, ou toujours, selon les sources. Un spécialiste de Bloomberg a calculé l’impact de plusieurs moteurs du marché depuis plusieurs années et seul l’Apple de 2020 peut être comparé au Nvidia de 2023/2024. Et encore, on a vu très récemment que la surperformance du S&P500 sur les deux semaines précédentes reposait dans des proportions jamais vues sur Nvidia (il faut dire que le titre a gagné 28,7% entre le 5 et le 23 août). Bank of America a calculé que Nvidia contribuait à hauteur d’environ 5% aux 17,8% de gains du S&P500 cette année. La banque américaine, qui a une recommandation positive sur la star du hardware indispensable aux applications d’IA de pointe, recommande aux investisseurs qui se sentent un peu déprimés de se couvrir avec des options de vente sur le S&P 500 lui-même. En effet, ces options sont moins chères que les puts Nvidia et offrent une bonne protection compte tenu de l’impact du titre sur l’ensemble du marché. Je l’ai mis là comme ça, si ça pète après-demain, je pourrais toujours dire : tiens, tiens, j’ai dit qu’il fallait se couvrir avec des puts S&P 500.
Dans les autres actualités du jour et pour rester dans le domaine des semi-conducteurs, certaines voix s’élèvent pour exprimer leur inquiétude quant aux conséquences des restrictions technologiques imposées à la Chine sur les approvisionnements futurs (lire ici, dans le FT, notamment). En effet, de nombreux systèmes sont encore produits et/ou assemblés dans le pays, ce qui suscite des inquiétudes quant à la stabilité des chaînes d’approvisionnement. Le chaos provoqué par les goulets d’étranglement sur certains produits et, par ricochet, sur la macroéconomie est suffisamment récent pour être encore frais dans les mémoires. Dans un autre registre, les prix du pétrole n’ont cessé de grimper avec la fermeture des champs pétroliers libyens, sur fond d’aggravation des dissensions internes au pays. Ce désordre du côté de l’offre mondiale s’ajoute aux tensions aux frontières israéliennes, qui ont fait monter le risque géopolitique dans la région.
En Asie Pacifique, le marché chinois est divisé ce matin. D’un côté, la statistique qui suit les profits mensuels des grands groupes industriels a légèrement surpris à la hausse. De l’autre, le groupe PDD Holdings, seul géant technologique chinois à avoir encore un peu de vent dans les voiles ces derniers mois, a subi un sévère revers. PDD est l’ancien Pinduoduo et la maison mère de Temu, le site qui vend des conneries via de la publicité insensée. Les perspectives annoncées hier en marge des résultats du T2 ont plongé les investisseurs dans l’expectative et le titre dans l’abîme : -28,5% à 100$ en cloche. Le Hang Seng et le CSI300 perdent tous deux un peu de terrain. Les autres variations sont plutôt faibles : le Japon et l’Inde regagnent quelques points tandis que la Corée du Sud et l’Australie sont en territoire légèrement rouge. Les indicateurs avancés européens sont légèrement haussiers, malgré les hésitations américaines.
A l’ouverture, le CAC40 gagnait 0,1% à 7.600 points. Le SMI gagnait 0,06% à 12.354 points. Le Bel20 était stable à 4.131 points.
Faits saillants économiques du jour
L’estimation finale du PIB allemand du deuxième trimestre (8h00) sera suivie aux Etats-Unis par l’indice des prix de l’immobilier FHFA (15h00) puis l’indice de la Fed de Richmond et l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board (16h00). L’agenda complet ici.
Les principaux changements dans les recommandations
En France
Annonces importantes (et moins importantes… Je précise que les informations sont données à chaud avant l’ouverture et ne préjugent pas de la couleur des actions en séance)
Dans le vaste monde
Annonces importantes (et moins importantes)
De l’Europe
D’Amérique du Nord
D’Asie-Pacifique et d’ailleurs
Le reste du calendrier de sortie mondial ici.
Conférences
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