Elle maintient la pression. La chef de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, rappelle ses limites, après un changement du Premier ministre Michel Barnier sur les taxes sur l’électricité. « Repousser la censure sur le projet de loi de finances ne fonctionnera pas. Nous avons quatre lignes rouges, qui sont effectivement des lignes rouges», a-t-elle déclaré dans un entretien au Monde ce jeudi soir, menaçant de voter la censure du gouvernement. « C’est jeudi. Il a jusqu’à lundi », poursuit-elle.
« On nous dit qu’on annulera les augmentations sans nous en donner le financement », dénonce Marine Le Pen. Le Sénat a financé la suppression de l’augmentation de l’électricité avec l’augmentation du gaz, donc cela m’inquiète. Nous avons fait des propositions visant à augmenter la taxe sur les transactions financières, la taxe sur les rachats d’actions, à réduire le budget de l’aide médicale d’État et à réduire l’aide au développement. Mais ils ne pensent à rien d’autre qu’à augmenter les impôts ou à réduire les prestations. »
La leader du RN souhaite également que Michel Barnier apporte davantage de crédit à son combat politique. Annulation de la hausse des taxes sur l’électricité ? Ce n’est pas seulement grâce au RN, a déclaré Michel Barnier, dans un entretien au Figaro. « L’attachement à dire que ce n’est pas une concession au RN me pose un problème démocratique. Ils veulent nos votes et non nos têtes, nous vivons cela depuis quarante ans ! Je ne vois pas ce qu’il y a de honteux, dans une démocratie, à prendre en compte les lignes rouges du premier groupe de l’Assemblée nationale », a répondu Marine Le Pen, dans Le Monde.
Le gouvernement sous la menace de la censure
Plus tôt dans la journée, le président du RN Jordan Bardella s’est félicité de cette « victoire » sur X, mais a prévenu que des « lignes rouges » subsistaient pour son parti.
En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale. Le parti lépéniste soutient également le Nouveau Front populaire dans sa tentative jeudi d’abroger la très critiquée réforme des retraites.
Sur le budget, l’exécutif s’est dit immédiatement prêt à « améliorer » les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir les finances publiques très dégradées. Il a fait de nombreux compromis, notamment sur l’indexation des retraites. Mais ces « ajustements » ne « remettent pas en cause » les « engagements » de la France auprès de la Commission européenne, a assuré jeudi Michel Barnier.