Un père de l’Arkansas semble avoir fait justice de ses propres mains. Aaron Spencer, 36 ans, est accusé d’avoir abattu cette semaine un homme d’une soixantaine d’années, soupçonné d’avoir harcelé sa fille de 14 ans. Il est poursuivi pour meurtre.
Selon USA Today, qui cite une conférence de presse du bureau du shérif de Lonoke, l’alerte a été donnée mardi : une adolescente avait été kidnappée. Alors que les policiers se rendent au domicile des parents, un nouvel appel les prévient que le père de l’adolescente, Aaron Spencer, a retrouvé sa fille et se trouve avec un homme nommé Michael Fosler, soupçonné d’être son ravisseur.
Sans plus de précisions, la police explique qu’Aaron Spencer et le suspect ont eu une « confrontation » et que Michael Fosler est décédé sur les lieux.
Le défunt, selon le shérif Staley, interrogé par USA Today, a été arrêté en juillet et accusé de harcèlement en ligne sur mineur et d’agression sexuelle. «Cette nuit-là, nous l’avons interrompu, nous l’avons eu avec elle. L’homme qui avait jeté son dévolu sur leur fille a été libéré sous caution », a indiqué le policier. Et de souligner : « Si sa caution avait été révoquée, il ne serait jamais sorti de prison. »
Aaron Spencer, accusé de lui avoir tiré dessus, a été inculpé mardi de « meurtre au premier degré », l’un des crimes les plus graves de l’Arkansas, passible de 10 à 40 ans de prison. Mais il a été libéré sous caution le lendemain de son arrestation.
Soutenu par l’Arkansas Gun Owners Association
Depuis, son épouse milite en ligne pour la défense de ce père qui « a fait ce qu’il avait à faire », assure-t-elle sur ces réseaux sociaux.
L’affaire semble embarrasser les autorités. Toujours pour USA Today, le shérif Staley élude : « Nous discutons avec les procureurs pour savoir ce que nous allons faire à ce stade. Tout ce que mes adjoints et enquêteurs savent à l’heure actuelle, c’est qu’il y a un homme décédé, une jeune fille de 14 ans qui était dans le camion avec elle et un père qui dit Hé, je l’ai empêché de le faire « .
Et puis il y a les soutiens troublés de la mère. L’épouse d’Aaron Spencer était particulièrement proche dès les premiers jours de l’affaire de l’Arkansas Gun Owners Association qui souhaitait, ont-ils écrit sur Facebook, lui offrir « le meilleur avocat pour la défense de l’Etat » en collectant de l’argent.
Une première cagnotte a été mise en ligne par la famille de l’accusé, mais GoFundMe l’a supprimé car la politique de la plateforme de dons interdit toute collecte visant à financer la défense d’une personne « soupçonnée d’un crime violent », informe USA Today.
Mais selon l’épouse de l’accusé, qui raconte sa version des faits sur une nouvelle plateforme de dons, son mari, un vétéran de l’armée, n’a protégé que leur enfant, victime d’un « prédateur ». Dans un long récit, elle remonte au printemps dernier, lorsque leur fille de 13 ans a été « visée, attirée et finalement violée par le petit ami d’un ami de notre famille ». Selon la mère, « nous avons laissé la justice ». Le système fait son travail ». L’homme a été inculpé et libéré sous caution de 50 000 $. Il devait être jugé en décembre, dit-elle encore.
Retrouvée aux côtés de son violeur présumé
Au petit matin de mardi, les parents ont constaté la disparition de leur fille de 14 ans. La maison a été perquisitionnée, des amis ont appelé, la police contactée, raconte la mère. Au même moment, le père prend le volant de son camion pour partir à la recherche de sa fille dans les rues de la ville. C’est là qu’il aurait croisé l’homme dans la voiture avec leur fille dans leur rue. « Nous ne savions pas que cet homme était de nouveau en contact avec notre enfant », a écrit la mère sur les réseaux sociaux.
«Dès que le prédateur a su que mon mari était derrière lui, il s’est enfui», commence-t-elle. «La poursuite s’est terminée par un accident. Aaron a réussi à retrouver notre fille vivante, assure l’épouse, affirmant sa version de l’histoire, mais il a été attaqué et a fait ce qu’il fallait pour se protéger ainsi que sa fille mineure. »
Selon elle, son mari « a toujours protégé son pays et sa famille ». « Je suis sûre que notre fille ne serait jamais rentrée à la maison si mon mari ne l’avait pas retrouvée. »
La légitime défense, disent les pro-armes
Ce samedi, l’Arkansas Gun Owners Association a annoncé : « Après avoir mené des recherches et examiné les circonstances entourant l’incident, Guns Owners of Arkansas a conclu que ses actions étaient justifiées au regard de la loi sur les propriétaires d’armes à feu. accusé de meurtre au premier degré. »
Selon ces défenseurs du deuxième amendement à la Constitution américaine, qui garantit aux citoyens américains le droit de posséder une arme, « ce qui s’est passé aurait facilement pu arriver à n’importe lequel d’entre nous qui cherchait simplement à protéger sa famille ». L’association appelle « à aider cette famille ainsi que les propriétaires d’armes qui pourraient se retrouver dans des situations similaires à l’avenir ».