Identifier et gérer une commotion cérébrale
Tout ce qu’il faut savoir sur les commotions cérébrales chez les sportifs, notamment dans les sports de contact comme le rugby, la boxe, le judo mais aussi le football. Précisions du Docteur Martin Ducret.
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Martin Ducret, médecin et journaliste à Le Quotidien du Docteur, nous parle aujourd’hui de commotion cérébrale, ce traumatisme crânien courant dans le milieu sportif, notamment dans les sports de contact comme le rugby, la boxe, le judo mais aussi dans le football. D’ailleurs, l’ancien footballeur international Raphaël Varane a récemment témoigné avoir été victime lors de la Coupe du monde 2014.
franceinfo : Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale exactement ?
Martin Ducret : Il s’agit d’une lésion cérébrale bénigne, secondaire à un choc à la tête, qui provoque une perturbation soudaine et passagère du fonctionnement cérébral. Cela peut survenir lors de la pratique sportive, mais aussi dans la vie de tous les jours. Cela peut aller d’une perte de conscience de quelques secondes – c’est le fameux KO – à une altération de l’équilibre, de la vision ou encore de la capacité de juger.
Je tiens à souligner que la perte de conscience est présente dans moins de 15 % des commotions cérébrales et n’est donc pas requise pour poser le diagnostic. Puis, dans les heures et les jours qui suivent le traumatisme, le patient se plaint généralement de symptômes, en nombre et en intensité variables, comme des maux de tête, des vertiges, une gêne ressentie par la lumière ou le bruit, une lenteur, une fatigue ou encore une émotivité inhabituelle…
Faut-il réaliser systématiquement une imagerie cérébrale (scanner ou IRM) en cas de commotion cérébrale ?
Non, car l’imagerie est normale dans la grande majorité des cas. Elle n’est justifiée que dans de rares situations où des signes – tels qu’une altération prolongée de la conscience, ou des maux de tête croissants, accompagnés de vomissements – peuvent évoquer un traumatisme crânien grave, avec une hémorragie intracrânienne.
Il est donc essentiel que la personne victime d’une commotion cérébrale ne reste pas seule à son domicile le soir et la nuit suite au traumatisme à surveiller.
Quel est le traitement en cas de commotion cérébrale suspectée ou avérée ?
Pour un sportif, le premier réflexe est de le sortir de l’aire de jeu et de l’orienter vers un médecin. Ensuite, si le diagnostic est posé, le traitement initial est le repos cérébral ; il faut laisser le temps au cerveau de se restaurer. Aucune activité donc demandant trop de concentration. Un arrêt de travail de quelques jours peut être nécessaire et une exposition prolongée aux écrans doit être évitée.
Dès le lendemain du traumatisme, une activité physique légère peut commencer, et elle peut augmenter en intensité, en fonction de l’évolution des symptômes (marche puis jogging). En revanche, la reprise du sport à risque de commotion cérébrale devra être autorisée sur avis médical, seulement après disparition totale des symptômes, et elle se fera par étapes progressives.
Une guérison trop précoce et non progressive peut entraîner une prolongation ou une réapparition des symptômes. Mais heureusement, lorsque les instructions sont respectées, les symptômes disparaissent généralement en moins d’un mois. Dans le cas contraire, l’avis d’un spécialiste est nécessaire. Pour plus de détails sur le sujet, j’invite les auditeurs à consulter les recommandations, récemment publiées par le groupe de travail du ministère des Sports.