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Ici repose le Tours FC de Jean-Marc Ettori, liquidé par le tribunal de commerce

« Je vous promets que dans deux saisons, nous jouerons la promotion en Ligue 1. » Les mots sont de Jean-Marc Ettori, en 2015. Comme cette promesse semble loin… Neuf ans plus tard, ce mardi 25 juin, la SASP Tours FC a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce, après des années d’errance extra-sportive. Une information révélée en début d’après-midi par La Nouvelle République.

« Je suis plus que surpris, étonné, voire scandalisé ! », commente l’homme d’affaires corse, arrivé aux commandes en 2013, à l’époque en sauveur d’une situation déjà très compliquée. Sous sa présidence, le club sera donc passé de la Ligue 2 à la liquidation. Triste bilan.

Détails du jugement

Dans son jugement, que nous avons obtenu, le tribunal justifie sa décision par une cessation totale des paiements, effective depuis le 2 avril… « arriérés non réglés » sont également mises en avant (168 200 € de la Ville, 64 300 € de condamnations aux prud’hommes), tandis que le club a également des dettes impayées auprès de l’Urssaf, depuis mars 2023, et de Dalkia.

Tout cela sans compter les 2 millions et quelques dettes plus anciennes à apurer d’ici 2032, selon un calendrier établi en 2022 dans le cadre d’un plan de relance… Bref, la situation était devenue inextricable, malgré la promesse de une vente à Ivan Desmet.

Il n’a pas non plus fourni à temps les documents demandés par le tribunal, lors d’une audience le 18 juin, alors qu’un délai avait été accordé pour cela. Son avocat a bien envoyé une note lundi, mais trop tard.

« Je suis déçu, mais la justice est la justice » réagit sobrement le Belge, qui « J’ai perdu beaucoup d’argent » dans l’histoire. Il ajoute : « J’ai investi plus de 500 000 € entre l’association et la SASP. J’ai effectué un dernier transfert de 100 000 € récemment et j’en préparais un de 200 000 €, mais une fois à la tête de l’entreprise, pas avant. »

De son côté, Jean-Marc Ettori préfère rejeter la faute sur ses boucs émissaires favoris : les francs-maçons et la municipalité. « Le principal responsable de cette situation, c’est la Ville ! C’est la seule entité qui n’a pas accepté d’étaler notre dette, il souligne. Contrairement à l’Urssaf et à Dalkia. »

Sur ce dernier point, le tribunal a cependant estimé que la SASP n’avait pas « les fonds nécessaires pour régler » les échéances de juillet avec ces deux structures (le club a une autre lecture, avec de l’argent qui devrait arriver de la Fifa et… Desmet), tout en constatant l’absence « élargir l’accord avec la Ville de Tours ».

« J’entraînerai autant d’ennemis que possible dans ma mort. »

La liquidation désormais bouclée, Jean-Marc Ettori compte « faire appel, par principe ». Mais le Corse ne se fait pas de grandes illusions. « La DNCG attendait la décision du tribunal, donc boum, ils vont automatiquement nous rétrograder. » a-t-il déclaré mardi après-midi avant que la Direction nationale du contrôle de gestion (qui avait reçu MM. Ettori et Desmet le matin même) n’enregistre effectivement une rétrogradation administrative de N3 à R1, en fin de journée. Avec la liquidation, cela devrait cependant être une double relégation, au mieux en R2, voire pire…

Car Jean-Marc Ettori entend recourir à la politique de la terre brûlée. « J’ai toujours dit que même si cela signifie mourir pour le plaisir de mourir, j’entraînerai dans ma mort autant d’ennemis que possible. » il a lâché.

Et si l’association TFC « n’est pas un ennemi », le Corse n’entend pas agir dans les sentiments : « L’association nous doit de l’argent, environ 150 000 €, et quand nous demanderons cet argent, elle ne pourra pas nous le donner. Il sera déclaré insolvable… Il faudra tout reconstruire pour le football à Tours et revenir en D4 ! »

Quel avenir pour le stade de la Vallée du Cher avec un TFC au niveau régional ?

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© (Archives photographiques NR)

Desmet dit de rester, pour l’instant…

Les prochains jours seront donc cruciaux pour l’avenir de l’association (environ 600 licenciés), qui doit de facto récupérer les droits sportifs, la disparition annoncée de l’entreprise entraînant la rupture de l’accord liant les deux entités (la SASP gérait la première équipe professionnelle, l’association le reste). La Ville a déjà apporté son soutien et annoncé une réunion d’ici le week-end « afin de discuter des conditions de sauvegarde de l’ouvrage ».

Quant à Ivan Desmet, compte-t-il continuer à faire de même ? « J’ai encore envoyé de l’argent ce mardi à l’association. C’est ma réponse ! Nous allons essayer de faire en sorte que l’association ne sombre pas. Mais je ne peux pas gagner si le milieu régional ne veut pas de moi. S’il n’est pas d’accord, je n’y investirai plus d’argent. Pour l’instant, je vais lui accorder le bénéfice du doute. »

Cependant, la municipalité a accueilli son projet plutôt froidement. « Un centre de haut niveau, lié à une fondation basée à Barcelone », précise le Belge. La suite de l’histoire reste à écrire, alors que d’autres investisseurs potentiels ont été récemment reçus par la mairie… Une chose est sûre, il faudra se reconstruire et le football de haut niveau mettra très longtemps à revenir à Tours. .

L’histoire mouvementée de Jean-Marc Ettori avec la Touraine est sur le point de se terminer. Avec fracas.

Cammile Bussière

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