Ibrahim Maalouf, exclu du Festival de Deauville, dénonce «l’acharnement» dont il est victime
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Dans une interview pour nos confrères de « La Tribune Dimanche », le nouveau directeur du festival de Deauville a annoncé, samedi 24 août 2024, le retrait du musicien Ibrahim Maalouf. Cette décision serait motivée par le « malaise » des équipes de l’événement suite à la nomination du trompettiste au sein du jury du festival de Deauville. Ibrahim Maalouf a tenu à réagir sur Instagram.
Ibrahim Maalouf, exclu du Festival de Deauville, dénonce «l’acharnement» dont il est victime
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Ibrahim Maalouf à nouveau dans la tourmente. Le célèbre trompettiste franco-libanais, père d’un enfant, vient d’être écarté du jury du Festival de Deauville. En effet, la nouvelle directrice du Festival du Cinéma Américain, Aude Hesbert, a annoncé cette décision lors d’une interview pour nos confrères de La Tribune du dimanchece 24 août 2024.
La raison de cette décision ? « malaise dans l’équipe » en lien avec la vague #MeToo. « Ce n’est pas à moi de juger, de punir ou de condamner, mais la présence d’Ibrahim Maalouf devenait de plus en plus problématique pour le bon déroulement et la sérénité d’un festival qui fête ses 50 ans, qui est aussi ma première édition et que je souhaite porter avec clarté et transparence. »elle a dit.
Le directeur du Festival de Deauville, qui se déroulera du 6 au 15 septembre, fait ainsi référence à l’enquête du parquet de Créteil visant le musicien, pour agression sexuelle après qu’il lui a été reproché d’avoir embrassé une collégienne lors d’un stage en 2013 dans son studio d’enregistrement. Une affaire dans laquelle il a été acquitté en 2020. Face à cette décision, l’avocat d’Ibrahim Maalouf a décidé de réagir dans un communiqué envoyé au journal Le Figaro.AFP.
Ibrahim Maalouf se dit « victime de harcèlement »
Le lendemain de cette publication, le musicien s’est exprimé sur son compte Instagram dans une vidéo : « Je compte sur vous, sur votre soutien, car j’en ai besoin. Je suis malheureusement, même si je n’en parle pas souvent, victime de harcèlement de la part de certaines personnes qui sont déterminées à me rendre coupable des accusations qui ont été portées contre moi, il y a quelques années maintenant, et dont j’ai été totalement disculpée », a-t-elle ajouté. il déclare.
Ibrahim Maalouf dénonce ainsi « l’acharnement » dont il est l’objet : « Continuer à devoir me justifier 4 ans après avoir été totalement lavé de tout soupçon, devoir encore expliquer que je n’ai rien fait et que je ne suis pas une mauvaise personne pour finir injustement boycotté par une institution de ce calibre qui non seulement ne tient aucun compte des décisions de justice mais piétine mon honneur (…), ça suffit ! » il fustige.
Le directeur du festival de Deauville assume sa décision
L’avocat d’Ibrahim Maalouf s’est également exprimé dans une déclaration envoyée à laAFP. « Le festival de Deauville sacrifie un innocent sur l’autel du principe suprême ‘The show must go on’ au nom d’intérêts commerciaux »fustige l’avocate. Cette dernière dévoile également les coulisses de l’exclusion de son client : « Le festival a demandé à Ibrahim Maalouf de ‘se retirer discrètement’, ce qu’il a évidemment refusé. C’est oublier qu’ayant été acquitté et reconnu publiquement innocent, il combattra aussi publiquement et devant les tribunaux cette éviction injuste et déshonorante pour ses auteurs. ».
Mais pour Aude Hesbert, cette décision, qu’elle juge « difficile », sera supposé « jusqu’à la fin ». « Lorsque la composition du jury a été annoncée le 8 août, les réactions ont été nombreuses sur les réseaux sociaux et dans les médias, un malaise s’est installé au sein de l’équipe, déjà meurtrie par la précédente affaire »a-t-elle déclaré, évoquant ainsi le retrait de son prédécesseur, Bruno Barde, accusé d’agression sexuelle dans les colonnes de MédiapartPour lutter contre ces violences, le nouveau directeur du Festival de Deauville annonce également la publication de «une charte contre les violences sexistes et sexuelles pour éviter tous les abus de pouvoir, même au-delà de MeToo. Nous serons extrêmement vigilants sur ces sujets à l’avenir. »