Parmi les risques auxquels le Royaume devra faire face figure le fait que la stratégie de développement de ce nouveau source d’énergie concentre l’essentiel de investissements au détriment d’autres opérations tout aussi stratégiques comme la décarbonisation des secteurs productifsLe rapport de l’Irena souligne également le décalage entre les calendriers des pays producteurs et ceux des pays importateurs.
En effet, les pays importateurs comme l’Union européenne ont pour objectifsimportations significatifs à partir de 2030. Mais l’analyse des agendas des pays exportateurs montre que les objectifs d’exportation sont fixés bien au-delà de 2030. C’est le cas du Maroc qui mise sur volumes d’exportation les marchés les plus importants de l’hydrogène vert à partir de 2045. Autres exemples de pays cités dans le rapport, Colombie qui n’envisage pas le démarrage réel des exportations de son hydrogène vert avant 2030 et la Namibie qui ne prévoit d’en produire que 1 à 2 millions de tonnes à partir de 2030, mais n’affiche pas d’objectifs clairs d’exportation. Kenya L’Afrique du Sud n’envisage pas d’évaluer les opportunités d’exportation d’hydrogène vert avant 2028. A cela s’ajoute l’Afrique du Sud qui, tout en alignant sa vision de production sur celle des autres pays d’ici 2030, n’envisage pas de mettre en œuvre sa stratégie d’exportation qu’après 2030.
La circulaire précise les étapes opérationnelles de la mise en œuvre de « l’Offre Maroc », les moyens mis en œuvre par l’Etat pour assurer le succès de cette opération, ainsi que les rôles des différentes parties prenantes. Cette offre repose sur la mise en œuvre d’une approche holistique, pragmatique et transparente donnant toute la visibilité nécessaire aux investisseurs. Elle comprend 6 parties : le périmètre de « l’Offre Maroc », le foncier mobilisé pour sa mise en œuvre, les infrastructures nécessaires au développement du secteur, aux mesures incitatives, au processus de sélection des investisseurs et contractualisation avec l’Etat et la gouvernance du secteur. Dans cette transition, l’hydrogène vert devrait être un vecteur énergétique crucial et l’un des principaux catalyseurs de la transition énergétique et de la croissance durable du Royaume. Ce secteur émergent pourrait constituer un tournant pour l’économie marocaineface aux défis économiques, sociaux, environnementaux et technologiques qu’elle sous-tend. Dans ce sens, « l’Offre Maroc » s’applique à des projets intégrés en amont, depuis la production d’électricité à partir des énergies renouvelables et de l’électrolyse, jusqu’à l’aval avec la transformation de l’hydrogène vert en ammoniac, méthanol, carburants synthétiques et autres, ainsi que la logistique qui y est liée.
A noter que l’« Offre Maroc » s’adresse aux investisseurs ou consortiums souhaitant produire de l’hydrogène vert et ses dérivés, en s’adressant marché intérieurexporter ou les deux à la fois. Le fort intérêt déjà manifesté par près d’une centaine d’investisseurs, nationaux et internationaux, afin de produire de l’hydrogène vert au Maroc, confirme le potentiel important du Royaume dans ce domaine.
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