Moins de 1% : c’est le très faible résultat atteint par la France en matière de réutilisation des eaux usées traitées – c’est-à-dire des eaux rejetées par des collectivités, des industries ou des particuliers, traitées par une station d’épuration puis restituées à la nature. Pourtant, cette ressource pourrait être mieux utilisée afin de remplacer l’eau potable mal utilisée pour l’arrosage des plantes, des champs ou pour l’évacuation de nos excréments. Plusieurs pays, moins généreusement pourvus en eau, l’ont bien compris. Ainsi l’Italie (8% des eaux usées traitées réutilisées), l’Espagne (14%) et Israël (80%) prouvent qu’il est possible de changer la donne.
En France, les mentalités commencent à changer. Le Plan Eau, dévoilé en 2023, prévoit notamment d’assouplir la réglementation concernant la réutilisation des eaux usées afin de normaliser leur exploitation. Mais certains décrets n’ont toujours pas été publiés, regrette Tom Bobst, jeune consultant en transition écologique, comme celle qui permet aux professionnels accueillant du public, dont les hôtels ou les campings, de simplement déclarer la réutilisation des eaux usées plutôt que de devoir demander, comme c’est le cas actuellement, une dérogation à la préfecture et à l’agence régionale de santé. Une situation qui agace ce chercheur de solutions environnementales, fondateur de l’agence Viwable dont la mission est d’aider les professionnels à limiter leur consommation de ressources et d’énergie.