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Human Rights Watch accuse la Russie de multiples exécutions de soldats ukrainiens

Human Rights Watch accuse la Russie de multiples exécutions de soldats ukrainiens
Des soldats ukrainiens portent le cercueil de l'un des leurs tué au combat, lors d'une cérémonie funéraire sur la place de l'Indépendance à Kiev, le 5 avril 2024.

Se rendre à son adversaire sur le champ de bataille, quand on est Ukrainien, c’est comme jouer à la roulette russe : le risque d’être exécuté sur-le-champ est réel. Un rapport de l’ONG Human Rights Watch, rendu public jeudi 2 mai, révèle qu’au moins 15 soldats ukrainiens ont été abattus après leur capitulation, depuis décembre 2023, et appelle à l’ouverture d’enquêtes sur ces faits. « crimes de guerre », afin que les responsables de ces actes soient traduits en justice. Cela fait suite à un autre rapport publié le 26 mars par l’organisme de surveillance des droits de l’homme de l’ONU, selon lequel les forces russes pourraient avoir exécuté plus de 30 prisonniers de guerre ukrainiens au cours des mois d’hiver.

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Cette information ne surprendra pas ceux qui suivent le conflit sur les réseaux sociaux. Des vidéos montrant des exactions font régulièrement surface, parfois prises depuis des drones des deux côtés, parfois par les auteurs eux-mêmes. La quasi-totalité des assauts est en effet filmée des deux côtés par des drones de surveillance, parfois même de nuit, ce qui amène les analystes militaires à qualifier ce phénomène de « transparence du champ de bataille ».

Par rapport aux conflits plus anciens, la présence de plus en plus fréquente de capteurs vidéo sur le champ de bataille ukrainien facilite le travail de documentation des crimes de guerre. HRW a ainsi pu enquêter, grâce à des images de drones, sur trois cas distincts d’exécutions sommaires, ayant entraîné la mort d’au moins 12 soldats ukrainiens. A chaque fois, les victimes avaient clairement manifesté leur intention de se rendre, ne participaient plus aux hostilités et étaient hors de combat. En vertu du droit international humanitaire et « lois de la guerre »il ne faut pas les cibler, rappelle l’ONG.

Crimes filmés

Des images de drones datant du 25 février, diffusées sur X (anciennement Twitter), montrent au moins sept soldats ukrainiens sortant d’un abri situé sous une haie d’arbres bordant deux champs. On les voit retirer leurs gilets pare-balles et au moins l’un d’eux retire son casque. Tout le monde est allongé face contre terre. Leurs adversaires peuvent être identifiés par des rubans rouges distinctifs autour de leurs bras et de leurs jambes. Trois soldats russes ont alors tiré sur les hommes non armés, par derrière et des deux côtés. Six Ukrainiens gisent face contre terre, le corps secoué par des impacts de balles. Un autre tente de s’enfuir vers un abri mais est abattu avant d’y arriver.

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Il n’est pas rare que des soldats russes filment eux-mêmes leurs crimes, qui sont ensuite retransmis par les chaînes Telegram soutenant l’invasion de l’Ukraine. Le cas le plus médiatisé est celui du soldat ukrainien Oleksandr Matsievskyi, probablement exécuté le 30 décembre 2022. Une vidéo prise par un soldat russe près de Bakhmut le montre debout, l’air sombre, dans sa position nouvellement capturée, sans arme et fumant une cigarette. cigarette. Réalisant sans doute ce qui va suivre, il crie « Gloire à l’Ukraine » et est aussitôt criblé de balles provenant de plusieurs fusils automatiques tirant simultanément.

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