Huit nouveaux forages pétroliers contestés enfin autorisés en Gironde
La commune girondine où seront forés ces huit nouveaux puits de pétrole a été dévastée par les incendies de l’été 2022. THIBAUD MORITZ / AFP
Malgré une loi de 2017 prévoyant l’arrêt progressif de l’exploitation des hydrocarbures dans le sol en France d’ici 2040, la société Vermilion vient de recevoir un avis favorable du commissaire enquêteur pour réaliser huit nouveaux forages sur la commune de La Teste-de- Buch (Gironde).
Le Figaro Bordeaux
Les travaux vont pouvoir commencer. Malgré de vives inquiétudes des écologistes, des avis négatifs recueillis lors d’une enquête publique mettant en avant des risques environnementaux et une loi de 2017 prévoyant l’arrêt progressif de l’exploitation des hydrocarbures en France d’ici 2040, la société canadienne Vermilion pourra réaliser huit forages supplémentaires dans la commune. de La Teste-de-Buch (Gironde). Le 13 novembre, le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable à l’exploitation de ces nouvelles installations pétrolières.
Cette conclusion fait suite à une enquête publique, qui s’est déroulée du 28 août au 26 septembre 2023. Les travaux, prévus pour durer une dizaine d’années, consisteront à forer quatre puits supplémentaires sur la concession de Cazaux, qui compte déjà 93 puits. , dont 50 toujours actifs. Dans son avis, le commissaire enquêteur révèle que 102 contributions ont été versées, soit essentiellement «le reflet des préoccupations légitimes du public face aux enjeux majeurs liés à aux émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique« . Des inquiétudes qui seraient « certainement exacerbé suite aux incendies de l’été 2022 qui ont très fortement touché la forêt environnante« .
« Abomination environnementale » Ou « parodie écologique» sont en effet parmi les mots utilisés par les riverains inquiets de ces nouvelles installations pétrolières. Ces forages importants, souhaités par Vermilion afin de pouvoir «produire le plus longtemps possible», selon les termes de l’entreprise, sont également vivement critiquées par les écologistes. Vital Baude, conseiller régional environnement de Nouvelle-Aquitaine, déplore le fait d’aller «cherche les dernières gouttes d’huile dans le sous-sol», tandis que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) recommande d’abandonner l’exploitation de 80 % des hydrocarbures du sous-sol, afin de limiter le changement climatique à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle.
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« Assumer le risque lié à notre consommation »
Dans son avis, le commissaire précise qu’il «a tenté d’ignorer les considérations générales sur l’avenir de l’extraction pétrolière en France», rappelant que «les impacts générés par les travaux de forage sont temporaires et de courte durée« , et « le pétrole qui n’est pas produit en France serait certainement importé avec un coût environnemental plus élevé« . La France étant encore largement dépendante des énergies fossiles, ce serait donc opportun »assumer le risque industriel lié à notre propre consommation d’énergie plutôt que de l’externaliser vers d’autres territoires« .
Le commissaire enquêteur fait cependant deux recommandations à l’entreprise canadienne. Alors que la Gironde est de plus en plus soumise à des épisodes de sécheresse, elle encourage Vermilion à poursuivre ses investissements visant à «limiter au maximum les prélèvements d’eau nécessaires à l’exploitation pétrolière», et recommande de choisir des périodes de travail »nous permettant de réduire au maximum les impacts environnementaux» forage. La loi de 2017, bien qu’elle interdise les nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures, permet de poursuivre leur exploitation »sous conditions», mais seulement jusqu’en 2040. Date à laquelle Vermilion devra, qu’il en reste ou non, cesser définitivement d’exploiter le pétrole du sous-sol girondin.
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