Huit migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation clandestine près d’Ambleteuse (Pas-de-Calais) dans la nuit de samedi à dimanche, portant à plus de 45 le nombre de candidats à l’exil vers la Grande-Bretagne morts dans la Manche en 2024.
L’embarcation surchargée a chaviré alors qu’elle se trouvait encore à proximité immédiate du rivage, a indiqué à l’AFP une source au sein des services de secours.
Huit passagers sont décédés, ont indiqué cette source et une source policière.
Le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, s’est rendu sur place et devait s’exprimer devant la presse à 10 heures sur la digue d’Ambleteuse, pour faire le point sur la situation. « le point sur la situation ».
La tragédie est survenue moins de deux semaines après le pire naufrage de l’année dans la région, qui avait fait douze morts le 3 septembre.
Cela porte à 45 le nombre de décès dans de telles traversées clandestines depuis janvier, confirmant que 2024 est de loin l’année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune traversant la Manche en 2018.
Grâce à une fenêtre météo favorable, de nombreuses tentatives de traversée ont eu lieu ces derniers jours.
En 24 heures entre vendredi et samedi, « 200 naufragés ont été secourus », a rapporté samedi soir la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar).
Au cours de la journée, « 18 tentatives de départ d’embarcations ont été recensées » par le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage du Cap Gris-Nez, a ajouté Prémar.
A Ambleteuse, après le naufrage dans la nuit, un deuxième départ a eu lieu vers 7h30 dimanche, a rapporté à l’AFP Christine Leclair, bénévole dans une association locale. Les départs, « c’est tout le temps, hiver, jour, nuit, été »(…) dès que la mer sera calme», a-t-elle souligné.
Les drames se succèdent depuis le début de l’été. Mi-juillet, six migrants sont morts en une semaine dans trois naufrages distincts : quatre le 12 juillet, une Erythréenne le 17 et un homme le 19.
Des traversées périlleuses
Ces tentatives de traversée se firent dans des conditions particulièrement périlleuses, sur des embarcations de fortune. Lors du naufrage du 3 septembre, « Moins de huit personnes avaient un gilet de sauvetage fourni par les passeurs »a déploré Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l’Intérieur, qui s’est rendu à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Il a ensuite appelé à la signature d’un « traité sur les migrations entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne » pour tenter de mettre un terme aux départs illégaux.
Depuis le début de l’année, plus de 22.000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche en bateau, selon les autorités britanniques.
En six ans, près de 136 000 personnes ont traversé la Manche à bord de ces « petits bateaux » en provenance de France depuis que le Royaume-Uni a commencé à enregistrer ces arrivées en 2018. Le phénomène s’est développé en réponse au verrouillage croissant du tunnel sous la Manche et du port de Calais pour endiguer les intrusions de migrants.
Élu en juillet, le gouvernement britannique de Keir Starmer a promis de lutter contre l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en réprimant les passeurs.
Le Royaume-Uni a été secoué cet été par de violentes émeutes d’extrême droite après le meurtre de trois jeunes filles le 29 juillet, sur fond de rumeurs en partie démenties selon lesquelles le suspect était un demandeur d’asile musulman.
New Grb1