Huit médailles, dont deux d’or, en une seule journée, l’équipe de France débute ses Jeux avec une moisson historique
Rarement le Grand Palais n’aura autant résonné. Dans ce bâtiment de style Beaux-Arts de 1900, plus habitué aux ambiances feutrées, il est environ 22 heures, ce lundi 29 juillet, lorsque le public français rugit de bonheur et chante La Marseillaise à fond les gaz : sur la première marche du podium, Manon Apithy-Brunet lève les bras après sa victoire en finale olympique du sabre. Sa coéquipière Sara Balzer termine deuxième. Deux Françaises aux deux premières places, le triomphe est total sous la verrière du Grand Palais.
La même ambiance s’était déjà vue un peu plus tôt au stade nautique de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), à l’Arena Champ-de-Mars, au château de Versailles et aux Invalides… Partout, du bleu, du bleu et encore du bleu. Car, ce 29 juillet, troisième jour des Jeux olympiques (JO) de Paris 2024, fut une journée historique pour le sport français, avec huit médailles remportées – deux d’or, cinq d’argent et une de bronze. Il faut remonter vingt-huit ans en arrière, au 27 juillet 1996, pour retrouver une telle moisson. Ce jour-là, les athlètes français, Marie-José Pérec en tête, étaient montés neuf fois sur le podium à Atlanta (Etats-Unis) – trois médailles d’or, une d’argent et cinq de bronze.
La vendange, lundi à Paris, n’a pas battu ce record, mais elle a fait pâlir d’envie les puissantes délégations américaine et chinoise. Imaginez plutôt : l’équitation française, en fin de matinée, ouvre le spectacle avec l’argent dans le concours complet ; le vététiste Victor Koretzky les imite, un peu plus tard, démontrant l’excellence française dans la discipline, après l’or de Pauline Ferrand-Prévot la veille.
Passion et lactosérum
C’était ensuite au tour de l’équipe de France de tir à l’arc de briller (argent), suivie des judokas Sarah-Léonie Cysique (bronze en -57 kg) et Joan-Benjamin Gaba (argent en -73 kg) ; pendant ce temps, Nicolas Gestin glissait son canoë sur la première marche du slalom. Avant la grande finale offerte par les sabreuses françaises, premier doublé depuis celui réalisé à l’épée par Laura Flessel et Valérie Barlois en 1996. Là encore, à Atlanta.
Lundi, Manon Brunet-Apithy avait du mal à prendre la mesure de l’exploit. « C’est tellement beau. Les spectateurs criaient tellement fort que j’avais envie de leur dire : « Si vous saviez à quel point ça me touche ». J’en ai eu les larmes aux yeux, ça m’a rendu tellement heureuse. C’est tellement incroyable, c’est peut-être la seule fois de ma vie que je vais vivre quelque chose d’aussi grand. »savouré le nouveau champion olympique de sabre.
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