huit dirigeants du groupe Bourbon jugés pour corruption en Afrique
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huit dirigeants du groupe Bourbon jugés pour corruption en Afrique

huit dirigeants du groupe Bourbon jugés pour corruption en Afrique

Huit dirigeants de la société Bourbon, spécialisée dans les services maritimes à l’industrie pétrolière, sont jugés devant le tribunal correctionnel de Marseille dans une vaste enquête sur la corruption d’agents publics étrangers au Nigeria, au Cameroun et en Guinée équatoriale.

Poursuivis pour corruption d’agents publics étrangers en Afrique, au Nigeria, en Guinée équatoriale et au Cameroun, huit dirigeants de la société Bourbon, spécialisée dans les services maritimes à l’industrie pétrolière, comparaîtront ce lundi devant le tribunal correctionnel de Marseille.

L’affaire, qui sera jugée jusqu’au 31 mai, a débuté en octobre 2012 avec la découverte de 250 000 dollars en billets de 100 dans le cadre de la valise de Marc Cherqui, directeur des impôts de Bourbon, par les douaniers de l’aéroport. Marseille-Provence.

Après avoir fourni plusieurs explications, le dirigeant de l’entreprise a finalement expliqué qu’il s’agissait du bilan d’une opération de corruption contre des agents administratifs au Nigeria, d’où il revenait de mission.

Au terme de leur enquête, les juges d’instruction qui se sont succédé sur cette affaire ont conclu à l’existence d’un pacte de corruption entre Bourbon et l’administration fiscale de trois pays africains où le groupe parapétrolier développait ses activités.

Des millions payés pour éviter les impôts

Le groupe « n’est pas victime d’actes de pression ou de chantage à l’impôt indu mais motivé par une volonté effective et assumée de se soustraire au paiement des impôts légitimement dus »ont insisté les juges d’instruction dans leur ordonnance de renvoi.

Au Nigeria, selon le parquet, la remise de deux millions de dollars au directeur des services fiscaux et de 700 000 dollars aux contrôleurs aurait réduit le redressement fiscal de 227 à quatre millions de dollars.

En Guinée équatoriale, le paiement de 400 000 euros à un intermédiaire aurait permis d’obtenir un premier ajustement de 8 millions d’euros à ramener à 44 849 euros, tandis qu’au Cameroun un pot-de-vin de 150 000 euros au profit de deux inspecteurs des impôts locaux ont fait disparaître une dette fiscale de 11 millions d’euros.

Vindicte privée

Parmi les huit prévenus, les principaux auteurs de ce pacte de corruption seraient trois des principaux dirigeants de Bourbon, tous membres du comité exécutif: Gaël Bodénès – toujours à la tête du groupe -, Christian Lefevre, à l’époque directeur général, et Laurent Renard, directeur général adjoint. Figurant initialement parmi les prévenus, la société Bourbon Corporation a été liquidée et ses actifs repris, en janvier 2020, par un pool de banques.

La société Bourbon avait en tout cas toujours réfuté tout acte de corruption, « interdit par sa charte »assurant que les chiffres affichés par les magistrats ne ressortent d’aucun document officiel et que ni l’origine ni la destination des 250 000 euros saisis par les douanes n’ont été démontrées. « Nous ne participons pas à ce type d’actes » de corruption, s’est toujours opposé à Gaël Bodénès.

L’ancien directeur des impôts, licencié à la suite de cette affaire, a toujours soutenu qu’il avait agi à la demande de son supérieur et en lien avec le comité exécutif des Bourbon. « Il y a des tonnes de mails et de SMS qui prouvent tout »a insisté Marc Cherqui lors de l’enquête, évoquant « la grande lâcheté » Dirigeants Bourbons. Ce « seul contre tout le monde » a été qualifié par le juge d’instruction de « vengeance privée » contre Marc Cherqui.

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