Les investisseurs attendent toujours avec impatience le discours que doit prononcer vendredi le patron de la banque centrale américaine, dans lequel ils s’attendent à entendre la confirmation d’un scénario favorable pour le monde de la finance. En l’occurrence, le lancement, en septembre, d’un cycle de baisse des taux directeurs aux Etats-Unis. En attendant, je vous propose une revue des indices boursiers après deux mois d’été et quelques anecdotes matinales sur le dollar, la Chine et Walmart.
Au cours d’une séance calme, les marchés européens n’ont pas réussi à conserver les maigres gains accumulés en matinée. De nombreux indices ont clôturé autour de leur plus bas niveau de la journée, avec toutefois des dégâts limités : le recul a été limité à moins de 0,5% en France, en Allemagne et en Suisse. Le FTSE britannique a moins bien résisté, en reculant de 1%, tiré vers le bas par ses poids lourds pétroliers, Shell et BP Plc, qui ont eu du mal à encaisser la chute des prix du pétrole suite aux rumeurs d’un potentiel cessez-le-feu au Moyen-Orient.
Aux Etats-Unis, Wall Street a terminé tranquillement son impressionnant bull run ininterrompu de huit séances (d’où le titre, qui fait référence à un run que les quatre cinquièmes de mon équipe ne peuvent pas connaître, c’est moche de vieillir). Le S&P500 a chuté de 0,2% après avoir récupéré 8,1% depuis le 5 août. La baisse a été alimentée par la chute de 2% de Nvidia (après un rebond de 25%) et par la mauvaise forme du secteur pétrolier, pour les mêmes raisons qui ont conduit à la chute du FTSE.
Sur les deux mois écoulés depuis le début de l’été, du 20 juin au 20 août 2024, les performances des Bourses européennes sont relativement disparates. Elles s’échelonnent de -5% pour Copenhague (qui paye la pause dans la trajectoire ascendante de Novo Nordisk) à +5% pour Bruxelles (boostée par l’engouement pour les pharmas locales, UCB et ArgenX). Plusieurs indices évoluent dans une fourchette de +2% (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Suisse) à -2% (France, Suède, Italie). Derrière les pertes danoises, on retrouve aussi une chute de 3% pour le WIG polonais, l’un des indices les plus en vue de ces dernières années, et un repli de 2,4% aux Pays-Bas, qui ont payé leur surexposition à ASML et ASM International, deux dossiers de semi-conducteurs qui ont très bien performé jusqu’ici, mais qui ont été freinés par les restrictions d’exportation vers la Chine imposées par les Etats-Unis. Aux Etats-Unis, ces deux mois d’été se sont également soldés par un bilan plutôt mitigé. Le Nasdaq 100 recule toujours de 1%, malgré la forte reprise récente de ses locomotives. Le S&P500 progresse de 2%. C’est l’indice des petites capitalisations américaines, le Russell 2000, qui s’en sort le mieux, gagnant 5,8%. Les professionnels de l’investissement avaient prédit le retour au premier plan des PME décotées avec l’arrivée des baisses de taux de la Fed. C’est ce qui s’est produit, même si cette stratégie n’a pas donné un chemin aussi linéaire qu’attendu. Le Russell 2000 a beaucoup progressé en juillet avant de lourdement chuter début août, puis s’est repris lors des dernières séances. Il a bondi de 10,1% en juillet mais affiche toujours un -5% en août. Son secteur le plus prolifique est la santé, et plus spécifiquement les biotechs : ces entreprises sont en effet très dépendantes de conditions de financement favorables, c’est-à-dire de taux bas, pour poursuivre leur développement.
La séance du jour sera marquée par des indicateurs macroéconomiques faibles, jusqu’à la publication ce soir du compte-rendu de la dernière réunion de la Fed. Ce sera une sorte d’apéritif avant le plat principal, toujours servi par Jerome Powell via son discours de Jackson Hole, dans le Wyoming, vendredi. Le patron de la banque centrale américaine s’exprimera à 16 heures, heure de Paris, soit avant la fermeture des marchés européens pour le week-end (calendrier et lien officiel ici, pour ceux qui s’ennuient le vendredi après-midi). Il devrait donner des indications sur la future politique de taux d’intérêt. A en juger par le comportement des actions, des rendements obligataires et du dollar, le marché n’est pas très inquiet de la teneur des commentaires. Le dollar en particulier, qui s’est stabilisé après une belle glissade ces dernières séances. Le billet vert a perdu 3,2% face à l’euro en trois semaines. Cela peut paraître peu, mais dans le monde parfois ennuyeux du trading des devises, c’est un événement mineur. Citi a même révélé que les hedge funds empruntaient désormais en dollars plutôt qu’en yens pour effectuer des carry trades, signe qu’ils avaient une vision baissière durable sur la devise américaine.
En Asie-Pacifique, le marché chinois continue de réagir par à-coups. Il ne sait pas vraiment quoi penser des rumeurs qui ont circulé hier sur un gouvernement central qui pousserait les autorités locales à émettre de la dette publique pour aider un marché immobilier toujours moribond. Concrètement, il s’agirait de racheter les maisons invendues aux promoteurs pour les aider à tenir le coup. Ce bricolage ne convainc toujours pas les investisseurs internationaux de faire à nouveau confiance à l’économie du pays. A Hong Kong, le marché est devenu rouge après l’annonce de la vente par Walmart d’une partie de ses actions JD.com. L’américain pourrait récupérer 3,7 milliards de dollars dans l’opération. L’action JD a perdu jusqu’à 11%. On me demande souvent pourquoi ces opérations font chuter les actions de la société concernée par le placement. Il y a deux explications principales. D’un côté, les investisseurs savent qu’à court terme, ils devront absorber l’afflux de titres à vendre, ce qui nécessite un prix attractif (= plus bas). Et dans une perspective de plus long terme, lorsqu’un actionnaire se retire du capital, c’est qu’il pense que le potentiel de son investissement est limité. Ces deux facteurs conduisent parfois à des baisses de prix spectaculaires au moment des annonces d’investissement.
Outre les marchés chinois, en baisse ce matin en fin de parcours, le rouge clair domine également au Japon et en Corée du Sud. L’Australie et l’Inde nagent. Les prises de bénéfices sur les semi-conducteurs aux Etats-Unis provoquent une baisse de 1% à Taïwan. Les indicateurs avancés européens sont en revanche plutôt haussiers après la légère consolidation de la veille.
Le CAC40 progressait de 0,1% à 7.492 points peu après l’ouverture. Le Bel20 progressait de 0,2% à 4.077 points, mais le SMI reculait de 0,4% à 12.220 points.
Faits saillants économiques du jour
Aux Etats-Unis, les stocks pétroliers du DOE (16h30) et le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed (20h00) occuperont le devant de la scène. L’agenda complet ici.
Les principaux changements dans les recommandations
En France
Annonces importantes (et moins importantes… Je précise que les informations sont données à chaud avant l’ouverture et ne préjugent pas de la couleur des actions en séance)
TCC Group augmente le prix de son offre publique d’achat simplifiée sur NHOA à 1,25 EUR par action.
Dans le vaste monde
Annonces importantes (et moins importantes)
De l’Europe
Le bénéfice semestriel d’Antofagasta augmente grâce à la hausse des prix du cuivre.
Une étude a relancé le débat sur un lien potentiel entre Ozempic, le médicament anti-obésité de Novo Nordisk, et le suicide.
La coentreprise chinoise de BMW est éligible à une réduction des droits de douane en vertu des règles de l’UE pour les véhicules électriques fabriqués en Chine.
D’Amérique du Nord
L’Union européenne a annoncé hier son intention d’introduire un droit de douane supplémentaire de 9 % sur les voitures Tesla importées de Chine.
D’Asie-Pacifique et d’ailleurs
Le reste du calendrier de sortie mondial ici.
Conférences
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