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Huit ans après Rio, la médaille de la « résilience » pour Elodie Clouvel en pentathlon moderne

La Française de 35 ans a décroché l’argent dimanche. Après un épuisement professionnel l’an dernier, elle a complètement changé sa structure d’entraînement l’automne dernier. Un choix qui s’est avéré payant.

France Télévisions – Éditorial Sport

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La joie d'Elodie Clouvel, vice-championne olympique du pentathlon moderne, le 11 août 2024. (LP / JEAN-BAPTISTE QUENTIN / MAXPPP)

« Les bookmakers n’avaient pas beaucoup misé sur elle au départ. C’est la caractéristique d’Elodie. Elle est extraordinaire. Elle a vécu une année très difficile mais sa force est d’être présente sur les grands rendez-vous. » En une phrase, Amélie Cazé, triple championne du monde de pentathlon moderne et consultante pour France Télévisions, résume l’exploit réalisé par Elodie Clouvel, dimanche 11 août, devant le château de Versailles. Huit ans après avoir remporté la première médaille olympique française (argent) en pentathlon moderne à Rio, la Française de 35 ans a réédité cette performance en prenant la deuxième place, derrière la Hongroise Michelle Gulyas et devant la Sud-Coréenne Seung-min Seong-san.

« Cette médaille a une saveur particulière, celle de la résilience, de la persévérance.Je voulais raconter l’histoire du courage, de l’importance de ne jamais abandonner, même quand on est au plus bas. Parce qu’il y a un an, j’avais envie de tout arrêter, confiait, très émue, Elodie Clouvel, après la cérémonie de remise des médailles. Après sa décevante sixième place à Tokyo en 2021, l’athlète Elle a vécu des moments personnels difficiles. Sportivement, elle n’est plus montée sur un podium de Coupe du monde depuis 2022. Et elle a terminé la saison 2023 au bord du burn-out.

Alors avec Paris 2024 en vue, et après beaucoup de travail avec sa psychologue Meriem Salmi, la pentathlète décide de tout changer en octobre 2023. « C’est une athlète différente. Quand on lui donnait un entraînement assez standard, elle se perdait. Elle avait toujours besoin d’un entraînement sur mesure », justifie Valentin Belaud, pentathlète et compagnon du vice-champion olympique. Soutenue par la Fédération et l’Agence nationale du sport, Elodie Clouvel monte sa propre structure d’entraînement et quitte l’Insep où elle s’entraînait depuis près d’une décennie. Son compagnon, non sélectionné pour Paris 2024, la suit dans ce projet.

« Avant les Jeux, elle m’a dit qu’elle voulait franchir la ligne d’arrivée fière d’elle, d’avoir tout donné. Et finalement, ça l’a libérée. J’ai senti qu’elle était plus détendue pour ses quatrièmes Jeux olympiques. »

Valentin Belaud, pentathlète et compagnon d’Elodie Clouvel

à la presse

Quittant l’usine à champions du Bois de Vincennes, Elodie Clouvel navigue pour sa formation entre Saint-Maur (Val-de-Marne), le Centre National des Sports de la Défense à Fontainebleau ou encore le Cadre Noir à Saumur. « Quand on quitter l’Insep pour travailler différemment, ce n’est pas facile, trace Valentin Belaud. Nous avons dû aller à la mairie en octobre pou demander à avoir une conduite d’eau. « Nous avons nagé toute l’année au milieu du public. »

Pour assurer sa qualification olympique, Elodie Clouvel multiplie les compétitions, avec des résultats fluctuants. En difficulté depuis des années au tir, elle a souvent vu de bonnes places s’envoler sur la dernière épreuve de laser run. Lors de la finale olympique, la Française s’élançait en tête sur le parcours de course et de tir, avec treize secondes d’avance sur la Hongroise Michelle Gulyas. Sur le premier des quatre tirs, la Française voit « ses vieux démons » revient et le Hongrois lui vole la première place. « J’ai il m’a fallu un certain temps pour m’y mettre. Il y avait un peu de vent, ça m’a dérangé, décrit le nouveau vice-champion olympique. Et après le premier tir, je n’ai rien calculé, j’y suis allé à fond. »

« Elle a cru en elle. Ils ont cru en leur projet. Et au final, cela a été récompensé par une médaille olympique et surtout par la possibilité d’exprimer qui nous sommes et ce que nous avons fait pendant toutes ces années à cet instant précis. »

Amélie Cazé, consultante pour France Télévisions

à franceinfo : sport

Devant une trentaine de membres de sa famille, qu’elle veillait des yeux avant chaque épreuve, et son partenaire Valentin Belaud, qui ne pouvait réprimer ses sauts de joie avant même de franchir la ligne d’arrivée, Elodie Clouvel a offert à la France son avant-dernière médaille des Jeux olympiques de Paris, avant celle de l’équipe de France de basket.

Avec déjà quatre JO à son actif, la Française ne ferme pas la porte à Los Angeles en 2028, après avoir entendu Teddy Riner, du même âge, se projeter sur l’édition américaine. L’épreuve d’équitation sera alors remplacée par une course d’obstacles. Mais d’abord, Elodie Clouvel espère surtout fonder une famille. « J’ai attendu tellement, tellement longtemps, que je vais faire une petite pause. Mais je n’ai pas dit stop. Je me sens bien dans mon corps, bien dans ma tête, je suis redevenu l’Elo que j’étais avant. »

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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