La sécheresse en Espagne a provoqué une flambée du prix de l’huile d’olive : +32,9% en moyenne sur un an.
La baisse des rendements, les vols, la spéculation et même la falsification sont parmi les facteurs qui bouleversent le secteur.
Le journal de 13h de TF1 est allé à la rencontre des acteurs de ce marché en crise.
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L’huile d’olive en passe de devenir un produit de luxe ? Le prix de cet indispensable de nos cuisines pourrait, de toute façon, devenir prohibitif. Ses coûts ont grimpé jusqu’à 40% en un an pour certaines marques. « L’année dernière, par exemple, j’ai vendu cette bouteille 7 euros. Cette année, je la vends 11 euros », explique Paco Canet, oléiculteur andalou, dans le reportage de TF1 ci-dessus.
La principale cause de cette hausse des prix est la baisse du rendement. « Températures excessives a empêché une bonne floraison », Paco explique en saisissant la branche d’un de ses oliviers. Regardez cet olivier, vous pouvez voir comme il est petit. Il n’est pas complètement sec, il a des feuilles, mais pas de fruits. La production mondiale subit les répercussions de cette baisse de rendement.
Plusieurs facteurs s’ajoutent à la catastrophe climatique, pour aggraver la situation. Notamment, la spéculation de certains producteurs et distributeurs. Leur technique consiste à « acheter massivement de l’huile d’olive, pas forcément pour la consommer, mais pour faire encore monter son prix. Et, quand on la remet sur le marché, pour faire du bénéfice », explique Emily Mayer, directrice des études du cabinet de conseil « Circana ».
« Ils ont coupé la branche pour voler les olives »
Sans parler des vols et des contrefaçons qui deviennent monnaie courante. Au Portugal, ils sont devenus quasi quotidiens dans certains endroits. Antonio Pereira, oléiculteur, montre à l’équipe de TF1 des arbres complètement abîmés pour voler leurs fruits. « Ils coupent la branche directement pour voler les olives, c’est plus facile. Cela prend des années de travail et ils cassent tout, il se lamente. C’est la première fois que je vois autant de vols. Même le week-end, je dois rester ici avec ma famille et faire des rondes pour surveiller les oliviers !
L’Agence de sécurité alimentaire relève également la falsification des huiles d’olive. Une autre pratique qui résulte de cette augmentation des prix« Regardez, ils ont enlevé les étiquettes originales et les ont remplacées par des étiquettes d’huile d’olive extra vierge », illustre Gil Gouto, agent de l’Autorité portugaise de sécurité alimentaire.
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La péninsule ibérique, principalement l’Espagne, produit 1,5 million de tonnes d’huile d’olive, contre seulement 5 000 tonnes pour l’ensemble des capacités françaises. En Provence, les surfaces des parcelles ne peuvent rivaliser avec les immenses exploitations espagnoles. S’il n’y a pas de problème de sécheresse cette année, les coûts de production sont plus élevés qu’en Espagne, avec son agriculture intensive. Le prix au litre des huiles provençales peut monter jusqu’à 40 euros, même s’il est relativement stable. Un produit qui se déguste presque comme un grand vin.