Jusqu’ici, son nom était passé sous le radar médiatique. Mais, vu le blocage des négociations du Nouveau Front populaire dont rien (ou presque) ne filtre, son profil est mis en avant pour Matignon. Et si Huguette Bello devenait la candidate de la gauche au poste de Premier ministre ?
Selon les informations de HumanitéAlors que les discussions n’ont guère avancé depuis lundi, le nom de l’actuel président du conseil régional de La Réunion a été avancé. L’idée vient du Parti communiste français, aux côtés duquel Huguette Bello a siégé entre 2007 et 2020 à l’Assemblée nationale au sein du groupe RDA. Jusqu’à la dissolution prononcée par Emmanuel Macron, les deux députés de son parti Pour la Réunion – Karine Lebon et Frédéric Maillot – continuaient de travailler avec les communistes et d’autres parlementaires d’outre-mer sur les mêmes bancs.
Mais Huguette Bello dispose de plusieurs atouts qui pourraient faire de cette figure politique de 73 ans le trait d’union au sein d’une gauche, où elle n’en veut à personne. Sans appartenir à la France Insoumise, elle avait notamment soutenu, en 2022, la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et figurait en dernière position sur la liste Insoumise pour les élections européennes. Elle ne freinerait donc pas les ambitions de la FI.
C’est aussi une femme d’expérience, élue locale aujourd’hui présidente de région et hier maire de Saint-Paul. Pour avoir arpenté les couloirs du Palais Bourbon pendant 23 ans (entre 1997 et 2022), elle connaît parfaitement la mécanique parlementaire. Si Huguette Bello venait à être nommée par le Nouveau Front populaire et qu’Emmanuel Macron acceptait de lui demander de former un gouvernement, elle deviendrait alors la deuxième personne, après Raymond Barre, née dans un territoire d’outre-mer à accéder au poste de premier ministre sous la Ve République. Contactée, elle n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
Son nom a-t-il été utilisé pour débloquer les discussions ? L’insurgé Antoine Léaument assure par exemple qu’il s’agit d’un « très bon nom »Depuis les résultats des élections législatives, les dirigeants des principaux partis du Nouveau Front populaire discutent chaque jour pour trouver un candidat au poste de Premier ministre. Mais les discussions s’enlisent.
« Le PS veut un socialiste, la FI un rebelle », résume une personne proche des négociations. Pour l’instant, le parti à la rose a deux candidats sur la table : celui du premier secrétaire Olivier Faure et celui de la maire de Nantes Johanna Rolland. Côté insoumis, quatre noms sont proposés : Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot, Manuel Bompard et Clémence Guetté.
Selon le sénateur PS Alexandre Ouizille, l’identité du Premier ministre du NFP pourrait être dévoilée ce vendredi pour accentuer la pression sur le chef de l’Etat, qui refuse, pour l’instant, de nommer une personnalité de gauche pour remplacer Gabriel Attal. Huguette Bello contribuera-t-elle à sortir de l’impasse ?
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