Houston, Boeing a-t-il un problème ?

Les astronautes américains Sunita Williams et Barry Wilmore, qui devaient initialement passer huit jours dans l’espace, pourraient finalement y rester jusqu’à huit mois. Actuellement à bord de la navette Starliner, ils attendent de savoir ce qu’il adviendra de leur mission dans les prochains jours. Malgré leur amarrage réussi à la Station spatiale internationale, un problème avec leurs propulseurs empêche actuellement leur retour en toute sécurité. Pour mieux comprendre la situation, nous recevons François Forgetspécialiste de l’exploration spatiale au CNRS.

De la théorie à la pratique

François Forget évoque deux problèmes potentiels qui ont causé les difficultés techniques rencontrées par les astronautes Sunita Williams et Barry Wilmore : un problème d’hélium lié à un système général, et un dysfonctionnement des propulseurs qui dirigent et freinent la capsule lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Parmi les principales difficultés rencontrées, le spécialiste met notamment en avant l’impossibilité de maîtriser la physique d’un problème en apesanteur : « Le problème est qu’il existe de nombreuses études qui sont faites sur Terre, mais elles ne peuvent pas reproduire le problème observé dans l’espace.Durant cette période d’attente, les deux astronautes très expérimentés participent à l’entretien de l’ISS et à diverses expériences scientifiques.

Un problème géopolitique

François Forget se veut rassurant sur la santé et l’approvisionnement à long terme des astronautes, précisant que « Le suspense est de savoir comment revenir »Il rappelle qu’une situation similaire s’était déjà produite en 2003, obligeant les astronautes à revenir via une navette Soyouz. La NASA pourrait demander l’aide d’Elon Musk et de SpaceX, concurrent direct de Boeing. François ForgeCet incident met en évidence une crise systémique au sein de l’entreprise américaine. Cet incident soulève des questions plus larges sur le maintien de l’ISS dans l’espace au-delà de 2030 : « La NASA elle-même, qui est une agence d’État avec des fonctionnaires, a décidé de fermer la Station spatiale internationale ».