Divertissement

House of the Dragon Saison 2 Épisode 6 : Critique de Well-Cooked

Saison 2 de La Maison du Dragon se rapproche de sa fin, mais pas la Danse des Dragons qui vient de franchir une nouvelle étape décisive et désespérée.

Au risque de me répéter, la saison 2 de La Maison du Dragon a choisi de structurer son récit autour d’un conflit dont les tenants et aboutissants se jouent principalement en coulisses, à l’abri entre quatre murs. Ainsi, ce ne sont toujours pas les champs de bataille qui s’embrasent dans cet épisode 6, mais les conseils restreints des Noirs et des Verts qui, pour l’instant, se livrent une guerre froide plutôt qu’une guerre de position.

ATTENTION : SPOILERS !

COMMENT DRAGON

Après l’engourdissement des premiers épisodes, puis l’élan guerrier qui a conduit à la mort de Rhaenys, et enfin la baisse de tension qui a suivi, le rythme de la série continue de coller aux sentiments de ses deux protagonistes. Ou plutôt à leur rancœur, aussi brillante que frustrante. Et justement, ils sont frustration et impuissance qui cette fois-ci servent de patron pour l’épisode 6ce dernier refusant toujours de dégainer ses armes ou de lâcher les dragons, du moins pas de rôtir des brochettes de soldats comme prévu.

L’opportunité de rencontrer un autre personnage plein de frustration et d’impuissance

Rhaenyra et Alicent continuent d’être mises à l’écart, aussi bien des champs de bataille que des conseils de guerre. Leurs situations respectives sont de plus en plus rigides et contraires à leur statut : la première est une reine sans trône, une dragonnière sans vol, une mère sans ses enfants et une femme sans mari, tandis que la seconde est une reine douairière qui ne peut ni gouverner, ni contrôler un dragon, ni manier une épée, ni même conseiller ses fils. En voyant Rhaenyra brandir maladroitement une épée, probablement pour la première fois de sa vie, cristallise ce sentiment d’infériorité et cette audace refoulée qui ne pourrait que refaire surface de la pire des manières.

Il ne reste plus qu’un dragon adulte dans les rangs de la souveraine exilée, le sien, Daemon et Caraxes ne faisant plus partie du calcul. Donc situation désespérée, mesure désespérée : trouver des dragonniers potentiels parmi les descendants valyriens appartenant à d’autres Maisons. On imagine qu’après l’échec cuisant (au sens propre) de Steffon Darklyn, la recherche devrait s’étendre aux bâtards d’ascendance valyrienne, remettant Ulf ou les fils illégitimes de Corlys sur l’échiquier après leur curieuse introduction.

Avec les dragons, c’est le coup de foudre ou le coup de foudre.

En plus de poursuivre l’effort de caractérisation des différents dragons, cette scène d’entraînement raté nous a permis de renouer un instant avec la tension latente et l’appréhension sadique sur lesquelles le film jouait plus souvent. Game of Thrones (comme lors des Noces Rouges, pour ne prendre qu’un exemple).

Le début de la Semence Rouge, comme on l’appelle dans le roman Feu et sang de George R.R. Martin, est également teinté d’une double ironie. La première est de compter sur la partie la moins noble du sang Targaryen après s’être appliqué à entretenir la lignée la plus pure (comprenez incestueuse) possible, qui plus est dans un conflit de succession qui ne peut que s’aggraver. La seconde est de chercher désespérément les racines d’un arbre généalogique dont le sommet est déjà en feu.

Peter et Elliott le dragon, version R

DU PAIN ET DES JEUX, MAIS SURTOUT DU PAIN

Avant de gagner la guerre, s’ils peuvent réellement la gagner, Les Noirs attisent le feu à Port-Réal pour gagner l’adhésion d’un peuple plus enclin à s’inquiéter de ses fins de mois difficiles que de la tête coupée d’un gosse de riche. Les Port-Réaliens ont désespérément faim à cause du blocus des Noirs, qui bloquent les transactions maritimes et donc l’importation de nourriture. L’épisode est aussi plus subtil dans l’illustration de la misère que les précédents, préférant filmer une inconnue qui fait ses courses sur des étals de fruits pourris plutôt qu’un enfant malade qui tousse et mange de la soupe à l’eau.

Le conflit s’enlise et les gens préfèrent détourner leur ressentiment vers ceux qui les ignorent, plutôt que vers ceux qui les oppriment. Résultat : une grosse frayeur pour Alicent et Heleana qui a failli se faire lyncher par la foule après avoir été accueillis en martyrs quelques épisodes plus tôt. Le pire, c’est que le roi Aegon, malgré toutes ses facéties, aurait peut-être pu calmer les choses en début de saison si son grand-père ne l’avait pas empêché de faire don de plusieurs moutons et de ressources au petit peuple qui les demandait.

 » Tu es désormais le moche de la famille. »

Ainsi, la souffrance du peuple s’incarne efficacement, et surtout dangereusement. Elle ne se matérialise plus seulement à travers quelques roturiers et brebis galeuses en arrière-plan, mais devient une nouvelle force de frappe, dense et homogène, dans une guerre qui se déroule partout et nulle part à la fois.

Là où la guerre n’a certainement pas lieu, c’est à Harrenhal, où Daemon, comme Yoda sur Moraband, continue son parcours de santé mentale. Après la décapitation de Rhaenyra et ses rêves humides avec sa mère, le Prince qui veut être roi a maintenant une vision de Viserys, ou plutôt un souvenir, qui contraste avec ses précédentes visions plus chimériques et… freudiennes ? C’est peut-être donc la fin du parcours psychologique du personnage qui reprend petit à petit pied avec la réalité et assume ses pires motivations.

Du moins, nous l’espérons, car s’il en sort effectivement rincé et diminué, il en va de même pour le public contraint de le subir. cette longue séance psychanalytique est beaucoup trop démonstrative et redondante. On soupçonne que le frère de Viserys participera à la guerre de manière plus directe, mais la question se pose de savoir de quel côté il se rangera, celui de Rhaenyra ou le sien ? Même question pour le prince Aemond qui continue de creuser sa propre tranchée, en même temps que sa propre tombe.

L’épisode 6 de House of the Dragon est disponible depuis le 22 juillet sur la plateforme Max

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page