Horaires surchargés, menaces de grève… la révolte s’organise contre l’UEFA !
Face au rythme infernal des calendriers, Rodri a peut-être mis les pieds là où personne ne l’avait encore fait. Depuis plusieurs mois, les voix élevées et les protestations ont souvent rythmé les conférences de presse des joueurs, mais les appels à la grève, jamais encore. C’est sûrement la voie à suivre pour tenter de se faire entendre de l’UEFA et de la FIFA, sourdes et muettes sur ce sujet. « Nous ne pouvons pas jouer 60 ou 70 matchsRodri s’est défendu cette semaine lors d’une conférence de presse. Entre 40 et 50 matchs, un joueur peut jouer au plus haut niveau. Ensuite, on décline, car il n’est pas possible de maintenir son niveau physique. Il faut prendre soin de soi, on est les protagonistes de ce sport, ou de ce business, peu importe comment on l’appelle. »
Plus tôt dans la semaine, les internationaux brésiliens Marquinhos et Alisson ont également évoqué ces saisons à rallonge, qui ne sont pas vouées à se raccourcir avec le nouveau format de la Ligue des Champions, et la nouvelle Coupe du Monde des Clubs aux enjeux abscons, qui opposera 32 équipes dès l’été prochain… sur un mois complet : « Nous ne sommes pas les experts du calendrier, mais il est important de savoir ce que pensent les joueurs. Il faudra s’asseoir entre les joueurs et les décideurs. (…) On fait ce qu’on veut, mais ce sont des matches supplémentaires, un calendrier chargé, si on ajoute la sélection, les déplacements, les matches tous les trois jours, ça fait vraiment du sens »a déploré le capitaine parisien, tandis que son gardien national a regretté que la voix des joueurs n’ait pas eu assez de poids :« Notre opinion n’a peut-être pas d’importance. Mais tout le monde sait ce que nous pensons. Tout le monde en a marre. ». Si un club comme Paris ou Liverpool parvenait à atteindre la finale de toutes les compétitions dans lesquelles ils sont engagés cette saison, le score total pourrait grimper à plus de 70 matches.
Un sentiment général de ras-le-bol
Hier, ce mouvement de mobilisation a suscité d’autres réactions, comme celle de Jules Koundé, connu pour ses positions affirmatives : « Je suis d’accord avec Rodri. Chaque année, nous avons plus de matchs et moins de repos. Nous le disons depuis 3-4 ans et personne ne nous écoute… Le temps viendra où nous devrons faire grève pour nous faire entendremenacé l’international français. On voit qu’il y a de plus en plus de blessures à cause du manque de repos. Ceux qui vont jouer la Coupe du monde des clubs auront moins de repos et joueront 70 matchs, ce qui serait de la folie.« Chez le rival madrilène, le capitaine Dani Carvajal s’est également exprimé aujourd’hui : « Faire grève pour nous, les joueurs, c’est une possibilité. L’avis des joueurs n’est pas pris en compte, nous devons faire entendre notre voix. » Même son de cloche de la part de Thibaut Courtois, qui a discuté du sujet avec le streamer Ibai : « Rodri a raison (…) Il y a trop de matchs, et plus de blessures. Les gens disent qu’on gagne beaucoup d’argent, qu’on ne peut pas se plaindre, et c’est vrai, mais il faut trouver un équilibre, car les meilleurs joueurs ne pourront pas toujours jouer. »
Présent en zone mixte après la victoire du PSG face à Gérone hier soir (1-0), Achraf Hakimi s’est voulu plus mesuré, même s’il n’en pensait certainement pas moins :« Nous sommes là pour jouer. C’est vrai qu’il y a beaucoup de matches, comme l’ont dit beaucoup de joueurs. C’est fait pour les supporters et j’espère qu’ils seront contents. Il faut bien gérer les matches, le temps de jeu, notamment par rapport aux blessures. C’est comme ça. »Même les joueurs les moins impactés, évoluant dans des clubs ou pour des sélections pas forcément taillées pour jouer sur tous les tableaux, en ont pris note. Je comprends parfaitement Rodri.a déclaré le défenseur hongrois de Leipzig, Willi Orban, lors d’une conférence de presse cette semaine. Si vous êtes un joueur de Manchester City, il n’y a pas de trêve hivernale en Angleterre. Et vous jouez aussi un nombre incroyable de matchs avec votre équipe nationale, surtout quand elle va toujours loin dans les tournois. Et puis maintenant, il y a la Coupe du monde des clubs. Bien sûr, c’est très difficile en termes de gestion de la charge de travail, et c’est fou pour les joueurs..”
Dans le même temps, le président de la FIFPro Europe, la branche européenne du syndicat mondial des joueurs, David Terrier, a déclaréL’équipe Cette semaine, une plainte a été déposée contre la FIFA, tandis qu’une deuxième devrait suivre sous peu : « La décision concernant cette Coupe du Monde des Clubs a été prise entre la FIFA et l’ECAa souligné le vice-président de l’UNFP.Une plainte a été déposée au tribunal de grande instance de Bruxelles par l’UNFP. Une autre est en préparation par les ligues européennes et certains syndicats de joueurs. Certains joueurs pourraient bien refuser de disputer cette Coupe du monde des clubs. Ils sont de plus en plus nombreux à prendre publiquement position. Les entraîneurs critiquent également un calendrier trop chargé. Un mouvement commence à prendre forme.« Reste à voir si cela suffira à faire bouger les choses.
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