Hopium tourne la page des voitures électriques et va assembler des piles à combustible à hydrogène près de Lyon
Hopium, start-up fondée en 2019 par le pilote Olivier Lombard, vient de louer une petite usine d’un peu plus de 1000 m² à Saint-Bonnet-de-Mure, près de Lyon (Rhône). Elle y assemblera des piles à combustible à hydrogène de 100 à 400 kW à partir du premier trimestre 2025.
« Les tests au banc ont été validés, nous allons procéder à des essais sur route à la rentrée. Nous visons une production d’un millier de batteries la première année.« , explique Stéphane Rabatel, PDG et ingénieur Ensta Paris (1996), qui a pris les commandes d’Hopium en début d’année. Grâce au soutien du fonds anglo-saxon Atlas Special Opportunities, qui a accordé 25 millions d’euros depuis 2022 en échange d’obligations convertibles, la start-up mobilise 3 millions d’euros en 2024 dans ce projet d’usine ainsi qu’en R&D.
Une trentaine de recrutements en 2025
Présentée comme un concurrent français de Tesla dans l’hydrogène, Hopium envisageait initialement de construire des voitures dans une usine en Normandie. Mais le projet a échoué, Hopium n’ayant pas réussi à lever suffisamment de fonds malgré son introduction en Bourse. Détentrice de 14 brevets, la start-up se recentre sur le développement des piles à combustible.Nos ingénieurs se sont concentrés sur la réduction de la taille de la pile de 30 % et notre solution d’assemblage industriel à partir de composants existants réduit le coût final.« , argumente Stéphane Rabatel, qui a travaillé pour EDF et Renault avant de diriger Inocel jusqu’en 2023.
Ce projet d’industrialisation de piles à combustible à hydrogène est un espoir pour Hopium, placé en redressement judiciaire en juillet 2023 par le tribunal de commerce de Paris. L’entreprise est passée de 180 à 35 salariés et sa perte d’exploitation a été ramenée de 21 millions d’euros en 2022 à 12 millions en 2023. Mais elle est toujours dans le rouge.
En juillet dernier, le tribunal a accordé une dernière période d’observation de 6 mois, qui prendra fin en janvier 2025. La commercialisation des premières batteries sera bien entendu scrutée de près par les juges consulaires.Nous avons des contacts avancés avec les fabricants de bateaux, d’autobus et de camions« , assure Stéphane Rabatel, qui espère enregistrer un chiffre d’affaires l’an prochain et recruter une trentaine de personnes.
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