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« Honteux », « stupéfiant » : les clients Citroën entre colère et incompréhension après le rappel de plus de 200 000 véhicules pour cause d’airbags défectueux

« Honteux », « stupéfiant » : les clients Citroën entre colère et incompréhension après le rappel de plus de 200 000 véhicules pour cause d’airbags défectueux

Cela fait deux semaines que Meryem, propriétaire d’une C3 et résidente de Bar-sur-Loup, n’a pas touché son véhicule pour la dernière fois. « Je suis en arrêt maladie et je dois me rendre régulièrement à des rendez-vous médicaux à Nice ou à Mougins, donc je suis accompagné. Je ne suis pas le plus à plaindre. Je pense à ceux qui travaillent, qui doivent emmener les enfants à école.

Comme de nombreux automobilistes recevant une lettre de rappel de Citroën pour des airbags Takata défectueux, elle décrit les attentes interminables au téléphone pour tenter de joindre quelqu’un et fixer un rendez-vous pour une réparation.

« Dans le garage, nous étions une vingtaine »

« J’ai reçu le courrier le 17 mai. Je me suis rendu au garage d’Antibes. Là, quelqu’un nous a accueillis. Nous étions une vingtaineelle se souviens. On nous a dit de prendre nos téléphones pour nous inscrire, que nous recevrions un code à 5 chiffres dans les 24-48 heures, qu’il faudrait envoyer la photo du tableau de bord, la carte grise, la copie de la lettre, qu’ils nous enverraient commandez la pièce et donnez-nous un rendez-vous pour la réparation.

« J’ai demandé si un véhicule de remorquage était prévu ce jour-là. On m’a dit que ce serait à moi de conduire ma voiture jusqu’au garagepoursuit le quinquagénaire, stupéfait. Je me suis inscrit chez Citroën et j’ai validé les conditions générales qui m’obligent à ne pas conduire le véhicule, et à ne pas le prêter, car j’en serai responsable.

Depuis, Meryem attend d’être recontactée.

« Citroën, pour moi, c’est fini »

« Au garage, on m’a dit : nous traitons des véhicules de 2009. Le vôtre est de 2016 donc pour vous ce sera pour décembre. C’est honteux! », lâche-t-elle, exaspérée.

« Mon véhicule est de 2016, mais je l’ai acheté en 2020. L’affaire Takata remonte à 2017. Pour moi, c’est un vice caché. On m’a donc vendu un véhicule qui devait rouler, puisque c’est son usage, mais je je ne peux pas l’utiliserelle dénonce. Je paie ma location de voiture. J’espère que le concessionnaire acceptera de me le reprendre. En tout cas Citroën, pour moi, c’est fini !

« Je ne suis pas en paix »

Stéphanie a reçu le courrier de Citroën mi-mai, « encore daté du 26 avril »l’invitant à se manifester et à cesser d’utiliser son C3.

« J’ai continué à rouler en me disant que je m’en occuperais plus tard. Je ne fais que des petits trajets entre la maison et le travail, je fais attentionrésume la Toulonnaise. Puis j’ai lu qu’il y avait eu des accidents mortels et que, même si on conduit bien, on n’est jamais à l’abri d’être heurté par un automobiliste.

Stéphanie s’inscrit et attend. « Comme je n’avais pas de nouvelles, j’ai appelé la concession de La Valette où j’avais acheté ma voiture. Au téléphone, la personne m’a dit que je pouvais toujours conduire. Si la lettre disait le contraire, ce serait le cas. C’est que Citroën se protégeait. Je trouve c’est étonnant. Je ne suis toujours pas tranquille. Je vais voir si c’est possible de télétravailler quelques jours pour éviter de devoir conduire, en attendant des nouvelles, ça fait un moment que je souhaite changer de véhicule, je. Je suis désolé de ne pas l’avoir fait avant ! »

Sur les réseaux sociaux, des groupes de solidarité se créent. Certains envisagent une action en justice commune.

« En résidence surveillée »

Bernard, retraité de Biot, possède non pas une mais deux C3, qui font toutes deux l’objet de ce rappel extraordinaire… Du jour au lendemain, lui et sa femme se retrouvent comme « en résidence surveillée », sans moyen de transport individuel.

Bernard suit alors scrupuleusement le protocole indiqué pour bénéficier, au plus vite, d’un véhicule de courtoisie et du remplacement de ses airbags potentiellement dangereux. Mais à ce jour, Bernard n’a toujours pas reçu de réponse.

Cruel dilemme ! Les véhicules doivent rester immobilisés. Il serait tenté de prendre la route avec une de ses C3. Mais pour Bernard, pas question de se mettre « en danger de mort ». Et puis, « en cas de collision, mon assureur pourrait ne pas couvrir le sinistre. »

Alors, comment amener sa C3 chez le concessionnaire le plus proche dans l’espoir d’accélérer la réparation ? En théorie, cela nécessiterait l’intervention d’un camion plateau… Rien n’est précisé à ce sujet. Sauf qu’en attendant, nous devons continuer à vivre.

Conclusion: « J’ai dû louer une Renault Clio ! A ce jour, j’ai déboursé 450 euros de ma poche ! J’espère pleinement être remboursé. J’ai fait appel à ma protection juridique. C’est une première pour moi. Et si un collectif est créé pour un action de groupe, je la rejoindrai pour gagner le procès. ajoute le malheureux. Une histoire digne de Kafka.

Bernard, qui a toujours été très satisfait de ses Citroën, déchante aujourd’hui, mais vante néanmoins la qualité de l’accueil dans sa concession du groupe Chopard à Antibes.: « Ils sont eux-mêmes victimes dans cette histoire, ils sont soumis à quelque chose qui les dépasse, ils n’ont pas assez de pièces en stock ».

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