Hongqi : nous avons essayé les voitures électriques du fleuron de l’industrie automobile chinoise
Plus ancien constructeur de voitures particulières du pays, fournisseur officiel de véhicules gouvernementaux et propriété de l’État chinois via le groupe FAW, Hongqi est en quelque sorte le fleuron automobile de l’Empire du Milieu. Déjà présente sur certains marchés européens, la marque se lance désormais en France et nous avons pu prendre en main les deux premiers modèles qu’elle y importe en marge du Mondial de l’Automobile de Paris.
Des modèles qui ne sont pas réservés aux chefs d’État
Alors que Hongqi est souvent comparée à Bentley et Rolls-Royce, qui produisent d’opulentes limousines pour la flotte gouvernementale chinoise, ses modèles produits en série n’ont pour la plupart pas les mêmes prétentions. Ainsi, les deux premières voitures importées en France seront les EH7 et EHS7, respectivement une berline électrique et un SUV qui mesurent encore environ 5 m de long, mais qui sont vendues en Chine à partir d’un peu plus de 30 000 € seulement.
Les deux modèles partagent la même identité visuelle, signée du designer anglais Giles Taylor, qui a notamment travaillé comme responsable du style extérieur chez Rolls-Royce entre 2011 et 2018, lorsqu’il a été débauché par le groupe FAW. Il semblerait que le constructeur chinois ait voulu s’inspirer de ce qui se fait de mieux dans l’industrie automobile européenne, et nous ne parlons pas ici des paquebots anglais, mais bien sûr de notre Citroën Xsara nationale, premier modèle à avoir bénéficié de la plume de Giles. Taylor.
Si le design des EH7 et EHS7 reste plus discret que celui de la limousine de Xi Jinping, les deux modèles risquent tout de même de ne pas faire l’unanimité, notamment par la forme de leurs phares, ou encore avec leur garniture rouge et or. chrome au centre de leur capot. Déjà présent sur la limousine de Mao, il est un clin d’œil au drapeau rouge, qui donne aussi son nom à la marque (Hongqi signifie drapeau rouge en chinois). Pas sûr cependant que cet argument ait vraiment un effet ici, mais Hongqi a néanmoins choisi de rendre obligatoire cet élément décoratif jusqu’alors facultatif.
A l’intérieur, les EH7 et EHS7 sont là encore très proches. Leur tableau de bord partage le même design et leur volant, arborant le logo de la gamme de voitures électriques Hongqi New Energy, prend une forme presque rectangulaire, pas forcément idéale pour les manœuvres. Les finitions sont plutôt bonnes, mais pas tout de même au niveau des constructeurs premium européens. La qualité de fabrication semble améliorée sur les modèles de présérie que nous avons pu prendre en main, notamment avec des panneaux de carrosserie (très) mal alignés.
L’écran central manquait de certaines fonctions sur les modèles d’essai, et certaines traductions laissaient encore à désirer, mais Hongqi promet des améliorations d’ici les premières livraisons françaises.
Étonnamment, l’écran dédié à l’instrumentation est petit et minimaliste. Il n’affiche que les informations de conduite les plus importantes, alors qu’elles peuvent être ignorées par un affichage tête haute en option. Ce dernier devrait proposer à terme des fonctions de réalité augmentée, encore absentes sur les modèles en test.
L’espace arrière est vaste, comme l’exigent les normes chinoises, même si le plancher assez élevé et l’absence de plancher à bord de la berline EH7 nous font préférer voyager à l’arrière du SUV EHS7, encore plus accueillant.
Une conduite en douceur
Nous avons pu parcourir quelques kilomètres dans un environnement majoritairement urbain au volant des deux modèles. Ils démontrent une balade douce et agréable, a fortiori avec la suspension pneumatique qui équipait l’EHS7 lors de notre essai, offrant un très bon niveau de confort. Pour juger du dynamisme de ces voitures, il faudra les tester dans des conditions plus adaptées. En tout cas, les performances semblent largement suffisantes.
Les deux modèles proposent trois versions : une version d’entrée de gamme étonnamment nommée Exclusive, équipée d’un moteur arrière de 253 kW (344 ch) et d’une batterie d’une capacité totale de 85 kWh, un modèle Long Range 2WD qui, comme son nom l’indique, conserve un seul moteur arrière, mais avec une batterie plus grosse de 111 kWh, et enfin un modèle Long Range 4WD, équipé de cette même batterie, mais cette fois avec un deuxième moteur sur son train avant, pour une puissance cumulée de 455 kW (619 ch). ). Dans leur version Long Range 2WD la plus endurante, les EH7 et EHS7 annoncent respectivement 655 et 600 km d’autonomie WLTP.
Les cellules de la batterie sont fournies par CATL et sont de technologie lithium-ion NMC. Contrairement à nos modèles d’essai, les voitures livrées en France seront équipées d’une prise CCS, la norme européenne de recharge. Cela leur permettra de charger jusqu’à 250 kW de courant continu, selon Hongqi, ce qui est acceptable pour de telles capacités.
Hongqi propose à juste titre un système de conduite autonome de niveau 2, que nous n’avons pas encore pu essayer. En option, il semblerait qu’il puisse s’appuyer sur un LiDAR apposé sur le toit.
Les tarifs français débutent à 49 999 € pour l’EH7 en version Exclusive et à 53 990 € pour l’EHS7 avec la même configuration, qui sont ici distribués par la société Car East France. Avec de tels prix, l’EH7 sera vendu quelques milliers d’euros moins cher qu’un Volkswagen ID.7 (à partir de 58 290 €) par exemple, mais restera plus cher qu’un BYD Seal (à partir de 58 290 €). 42 990 €), qui connaît un certain succès auprès des taxis et VTC notamment. Si les modèles de Hongqi semblent offrir un assez bon rapport performances/prix, ils devront néanmoins faire face à une concurrence croissante, précisément entre les nombreuses marques chinoises qui investissent en Europe. Hongqi prévoit également de commercialiser le colossal E-HS9 en France, pour un total de dix lancements prévus en Europe dans les années à venir.