Homme de l’ombre, pilier de la formation pro-iranienne… Qui est Naïm Qassem, nouveau chef du Hezbollah ?
Le Hezbollah a annoncé mardi avoir élu son numéro deux, Naïm Qassem, à la tête de la formation pro-iranienne.
Cet homme de 71 ans fut l’un des fondateurs du mouvement en 1982.
Depuis la mort de Hassan Nasrallah, tué dans un bombardement israélien, il est apparu dans trois discours.
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Moyen-Orient : crainte d’un conflit généralisé
Naïm Qassem en première ligne. Après des décennies passées aux côtés de Hassan Nasrallah, assassiné le 27 septembre lors d’une frappe israélienne au sud de Beyrouth, ce vétéran du Hezbollah a pris mardi la direction du mouvement pro-iranien libanais. Une succession logique, puisque les rouages de l’organisation n’ont plus de secret pour lui.
Marié et père de six enfants, ce diplômé en chimie de l’Université libanaise a enseigné dans des lycées publics pendant six ans, selon sa biographie officielle. Né en 1953, il a publié de nombreux ouvrages sur l’éducation religieuse ainsi que des essais sur la politique, toujours selon son site officiel. Elle dispose d’un réseau d’écoles fréquentées principalement par sa communauté, participant chaque année aux cérémonies de remise des diplômes.
L’un des rares dirigeants du Hezbollah à apparaître librement en public
Dans les années 1970, il rejoint les rangs du grand mouvement chiite de l’époque, Amal. Il le quitte en 1982 pour fonder le Hezbollah, dont il devient secrétaire général adjoint en 1991, un an après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990). Lorsque le leader du mouvement Abbas Moussaoui fut assassiné lors d’un raid israélien en 1992, c’est Hassan Nasrallah qui prit les rênes du Hezbollah. Les deux hommes dirigent alors côte à côte une organisation armée qui, de décennie en décennie, acquiert une influence considérable. Jusqu’à devenir un acteur incontournable de la géopolitique au Moyen-Orient.
Parlant français et anglais, né à Beyrouth dans une famille de Kfar Fila, un village du sud du Liban, Naïm Qassem donnait régulièrement des interviews aux médias avant la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah qui dure depuis plus d’un mois. Si Hassan Nasrallah n’était pratiquement pas apparu en public depuis la dernière guerre avec Israël en 2006 et gardait secret son lieu de résidence, Naïm Qassem était l’un des rares cadres du Hezbollah à apparaître librement en public.
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Outre ses fonctions protocolaires, il gère également les questions politiques et les dossiers parlementaires et gouvernementaux. Mais depuis la récente escalade israélienne, il n’est plus apparu en public. Il a simplement prononcé trois discours préenregistrés diffusés par la chaîne Al-Manar du Hezbollah, affirmant dans chacun d’eux que les partisans du Hezbollah sont «les fils de Nasrallah« .
Alors que les frappes israéliennes pleuvent sans relâche sur les bastions du Hezbollah, tuant des milliers de personnes, il s’est adressé aux Israéliens à la mi-octobre. « La solution« ce qui permettrait le retour chez eux des habitants du nord d’Israël, déplacés par les tirs du Hezbollah depuis un an, était »un cessez-le-feu« , a-t-il dit en menaçant, sinon, de frapper. »partout » en Israël.