Hommage dans l’Eure, les blocages de prisons se poursuivent ce vendredi
Suite à l’attaque d’un fourgon de prison mardi, un hommage a eu lieu dans le petit village normand d’Incarville, réunissant près de 500 personnes.
L’enquête progresse pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon de prison, tuant deux agents et en blessant trois autres pour échapper à un récidiviste, a assuré jeudi Gérald Darmanin, qui participe aux côtés d’Eric Dupond-Moretti à l’hommage aux deux victimes dans l’Eure. . L’intersyndicale de l’administration pénitentiaire a pour sa part appelé vendredi à la poursuite des blocages de prisons, les réponses du gouvernement à ses revendications comprenant, selon elle, « trop de conditions »Wilfried Fonck, du syndicat UFAP-UNSA-Justice, a déclaré à l’AFP.
Les représentants syndicaux reçus mercredi à Paris
Choqués par le meurtre de deux de leurs confrères, abattus mardi matin dans l’embuscade au péage d’Incarville (Eure), les agents pénitentiaires ont entamé mercredi un mouvement pour bloquer les établissements à « maintenir la pression » sur le gouvernement. Leurs représentants syndicaux ont été reçus mercredi à Paris par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, qui a pris plusieurs engagements. Mais ils ont exigé un accord écrit, qui leur a été envoyé jeudi matin.
Ce « enregistrement des décisions » prévoit notamment d’équiper les agents d’armes longues, en complément des armes de poing actuelles, lors des transferts et de limiter les extractions les plus dangereuses, en ayant recours à la visioconférence ou en déplaçant les magistrats en prison. « La réception des annonces est mitigée localement, elle ne semble pas suffisante pour l’instant et nous nous méfions », a confié Loïc Boyer, responsable du syndicat FO justice à Caen. Pour Ludovic Motheron, directeur pénitentiaire CGT en Nouvelle-Aquitaine, il n’y a toujours pas « rien de concret ». « Ils nous ont promis quelques petites choses pour essayer de faire baisser un peu la pression » mais rien d’immédiat, et au centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), « nous avons durci le mouvement »a-t-il déclaré.
« Pensées les plus émouvantes »
Dans le petit village normand d’Incarville (Eure), secoué mardi par l’attaque meurtrière menée par le commando lourdement armé au péage voisin, une méditation silencieuse, avec dépôt de gerbes, a eu lieu vers 18 heures, réunissant environ 500 personnes, L’AFP a constaté. « Nous sommes tous réunis en fin d’après-midi pour rendre hommage aux deux surveillants pénitentiaires, sauvagement assassinés il y a deux jours au péage d’Incarville, dans les conditions que vous connaissez »a déclaré le maire de la commune, Patrick Maugars. « Nos pensées les plus émues aujourd’hui vont à leurs familles. Nous pensons également aux trois gardiens de prison grièvement blessés.a-t-il ajouté, avant une minute de silence.
Les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti et de la Défense Sébastien Lecornu y ont pris part. MM. Darmanin et Lecornu ont annoncé qu’ils se rendraient ensuite à la brigade de gendarmerie de Louviers (Eure), voisine d’Incarville, pour s’entretenir avec des responsables. « a été le premier à intervenir sur les lieux de l’embuscade meurtrière ». Quelques « 350 enquêteurs » sont mobilisés sur la trace des auteurs de l’attaque sanglante et du détenu en fuite, Mohamed Amra, et « Ils progressent très bien » dans leurs enquêtes, a déclaré M. Darmanin sur France 2.
L’enquête avance
Une perquisition a eu lieu mercredi à Evreux (Eure) dans le cadre de cette enquête, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, sans plus de précisions. La traque est également organisée au-delà des frontières, avec une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser l’évadé au cas où il parviendrait à quitter le pays.
Le casier judiciaire de Mohamed Amra, 30 ans, comporte 13 mentions. Il était détenu depuis janvier 2022 à la maison d’arrêt d’Evreux purgeant plusieurs peines, notamment pour extorsion et violences armées. Selon une source proche du dossier, il est également impliqué dans un trafic de drogue, soupçonné d’avoir commandité des meurtres liés à ce trafic. Des vidéos de cette attaque spectaculaire ont été diffusées sur les réseaux sociaux et Gérald Darmanin a annoncé avoir saisi la justice pour enquêter sur la fuite de ces images.