Alors que la recherche d’un Premier ministre semble insoluble, l’ancien président de la République a estimé mercredi soir que les « hésitations » de son successeur posent « un problème dans la gestion du pays ».
François Hollande a-t-il donné des conseils à Emmanuel Macron lors de leur rencontre lundi à l’Élysée ? Si l’ancien président de la République, invité de l’émission mercredi soir « Tous les jours»Sans s’étendre sur le contenu de leurs échanges, il ne s’est pas privé de formuler un constat sévère sur le temps que prend son successeur pour nommer un Premier ministre. Espérant sortir au plus vite de cette séquence interminable, le socialiste a exhorté Emmanuel Macron à « ne pas laisser le pays en suspens ». Mais la tâche n’est pas simple.
Face à une Assemblée nationale toujours aussi fragmentée, le chef de l’État espère résoudre un casse-tête : envoyer à Matignon une personnalité qui ne serait pas immédiatement censurée par l’opposition. Une quête dont la conclusion a été une nouvelle fois repoussée mercredi soir. Alors que le gouvernement est sous régime de démission depuis une cinquantaine de jours, François Hollande considère son ancien conseiller comme un « homme de confiance ». « un problème : son rapport à la prise de décision ». « Gouverner, c’est nommer. C’est le premier acte du président », a tonné l’homme de gauche, qui a rappelé le premier acte de sa présidence en 2012 : la nomination de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre.
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Puis, le député PS a poursuivi : « Il faut nommer les membres du gouvernement, nommer les entourages. » « Cette fonction de nommer est essentielle » Avant de déplorer la « hésitations » d’Emmanuel Macron qui « Au début, cela peut être compris étant donné le caractère inédit de la situation parlementaire »mais qui, « à un moment donné, cela pose un problème dans la gestion du pays. Il reste des choix à faire, un budget à faire », a martelé François Hollande, qui craint la petite musique relativisant l’absence d’un exécutif pérenne. Une manière de se faire le porte-parole de l’exaspération d’une bonne partie de la classe politique : « À un moment donné, il faut se le dire : la durée est trop longue et il faut décider. Il vaut mieux mal décider que ne pas décider. »
«Macron ne veut pas changer de politique»
Certes, Emmanuel Macron ne dispose pas de majorité avec ou contre lui au Palais Bourbon. Mais, ce ne serait pas la seule source du blocage politique. Selon l’ancien chef du PS, le chef de l’État fait une « erreur de méthode » Et « pense qu’il réglera lui-même la question de la gouvernabilité, c’est-à-dire si le premier ministre qu’il nommera ne sera pas censuré. » « C’est à l’Assemblée nationale de décider »il a analysé. Autre « problème fondamental » François Hollande souligne l’obstination d’Emmanuel Macron « Ne pas changer de politique. Il cherche une personne, peut-être non censurée, mais qui aurait la même politique que lui. »
De quoi laisser penser au Corrézien que la situation pourrait durer encore longtemps. « Il ne veut pas abandonner son pouvoir ni renoncer à la politique qu’il a menée. Il ne veut pas coexister. »se moque du socialiste, selon qui son successeur « Je n’ai pas compris que les Français voulaient une alternance avec d’autres peuples. »
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