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histoire du futur crash de l’ISS sur Terre

histoire du futur crash de l’ISS sur Terre

Le plan détaillé de la NASA pour la désorbitation de la Station spatiale internationale (ISS) se précise, avec de nombreux détails concernant les manœuvres, le timing, le départ des astronautes et la capsule SpaceX conçue pour l’opération. Un plan digne d’un film hollywoodien.

La Station spatiale internationale est en fin de vie. D’ici 2030, les cinq agences spatiales qui l’occupent en auront complètement terminé et il sera temps de lui dire un dernier adieu. Une opération qui fait débat, qu’il s’agisse d’en déterminer la date (la Russie table sur 2028, les États-Unis, l’Europe, le Canada et le Japon s’accordent sur 2030) ou de décider du sort du vaisseau spatial (démantèlement, crash, réajustement de l’orbite).

Celui qui orbite autour de la Terre à 400 kilomètres d’altitude a déjà effectué plus de 133 000 orbites de 1998 à juin 2022. S’il était une prouesse technologique à la fin du XXe siècle, il est devenu le théâtre de nombreuses expériences scientifiques majeures au XXIe siècle. Il a accueilli plus de 260 astronautes, de 20 nationalités, et a permis des sorties extravéhiculaires parmi les plus impressionnantes, qui ont donné naissance au mystérieux « effet de survol ».

Ces derniers mois, les agences spatiales ont convergé vers l’idée de désorbiter l’ISS, en la ralentissant, en perdant de l’altitude, puis en laissant l’atmosphère et la friction de l’air volatiliser certains des modules, avant que le reste ne finisse quelque part dans un océan. Pour mener à bien la mission, la NASA a confié à SpaceX un contrat de 843 millions de dollars pour développer un vaisseau qui s’attachera à l’ISS pour la ralentir, avant le grand saut.

Par le passé, la Nasa s’était entendue avec l’agence russe Roscosmos pour utiliser son vaisseau spatial Progress. Mais très vite, l’appareil s’est avéré trop léger pour la mission. Vu le temps que cela prendrait et le nombre d’opérations, il fallait trouver quelque chose de plus gros et de plus solide. SpaceX a fourni les premiers détails du projet, qui reprendra l’idée d’une capsule Dragon, mais avec un format et des performances bien supérieurs. Il faudra déplacer et contrôler la descente sur Terre d’une station gigantesque vieille de plus de 20 ans et pesant 450 tonnes.

Le premier visuel dévoilé par SpaceX sur le vaisseau Dragon qui réalisera la désorbitation de la Station spatiale internationale. Il emportera 30 propulseurs de plus que le Dragon classique, ainsi qu’une réserve de carburant six fois plus importante. Sa mission durera plus d’un an. © SpaceX

À 18 mois, le début d’une longue dérive

Tout commencera 18 mois avant le jour officiel de l’entrée dans l’atmosphère. La désintégration de la Station spatiale internationale déclenchera un compte à rebours de plus d’un an, le jour où le vaisseau de SpaceX viendra s’y arrimer. Une phase de « dérive », a indiqué Dana Weigel, responsable du programme ISS de la NASA, qui ne sera pas due à une action du vaisseau, mais au manque d’ajustement de la part de la Station spatiale internationale elle-même, qui doit fréquemment corriger sa trajectoire pour éviter de perdre de l’altitude.

Le premier freinage du module SpaceX sur le satellite interviendra lorsqu’ils auront atteint une altitude de 220 kilomètres au-dessus de la Terre. Près de 200 kilomètres auront donc déjà été perdus par la simple force gravitationnelle et le manque de réglage des modules de l’ISS. Ensuite, ce sera le vaisseau qui viendra prendre le relais pour accélérer le processus et contrôler sa trajectoire. En attendant, aussi folle soit-elle, la Station spatiale internationale sera toujours habitée.

6 mois avant le crash, les astronautes partent

Les derniers astronautes de l’histoire de l’ISS quitteront les modules lorsque ceux-ci auront dépassé le cap des 12 mois de dérive. Ils diront adieu à ses 108 mètres de longueur, ses 73 mètres de hauteur et ses 388 m3 d’espace habitable. Cet événement sera certainement l’un des plus médiatisés de l’histoire de l’ISS, et de l’aérospatiale en général, car il mettra fin à une époque où les agences spatiales travaillaient main dans la main, notamment la NASA aux États-Unis, Roscosmos en Russie et l’ESA en Europe.

Chacun ira de son côté, et il existe de nombreux projets de stations plus petites qui serviront à la fois aux agences et au secteur privé. Les astronautes emporteront avec eux les derniers équipements récupérables et sauvés de la désintégration de l’ISS. Des équipements qui, espérons-le, seront notamment exposés dans des musées. Une chose est sûre, il n’y en aura pas beaucoup qui pourront être réutilisés – l’agence spatiale russe a expliqué son désir de quitter l’ISS dès 2028 parce que « 80% des équipements russes ont déjà dépassé toutes les périodes de garantie »selon le patron de Roscosmos, Youri Borissov.

© SpaceX

A 1 semaine, le réveil du Dragon

Le vaisseau Dragon de SpaceX qui sera chargé de la désorbitation n’aura rien à voir avec ceux que l’on connaissait jusqu’à présent, qui servaient à la fois de cargo et de navette pour les astronautes. SpaceX a dévoilé de nouveaux détails et annonce une réserve de carburant six fois plus importante, et un total de 30 propulseurs Draco supplémentaires, en plus des 16 habituellement présents. Ces capacités supplémentaires seront indispensables pour déplacer le satellite et ses plus de 420 tonnes de structure métallique.

Les propulseurs effectueront plusieurs efforts, au-delà de 220 kilomètres d’altitude, jusqu’à l’arrivée dans l’atmosphère, où le vaisseau sera mis à l’épreuve pour continuer à contrôler la trajectoire de l’ensemble de l’ISS, malgré les frottements et les forces provoquées par la structure métallique correspondant presque à la surface d’un terrain de football. La série de combustions au-delà de 220 kilomètres durera une semaine, et préparera la Station spatiale internationale à une phase finale, qui durera 4 jours, et qui sonnera le dernier frein avant d’entrer dans l’atmosphère et de détruire les modules.

A 4 jours, le dernier frein

Évidemment, la zone sera réfléchie, et la NASA visera l’océan et une zone complètement inhabitée pour que les débris restants puissent retomber sur Terre sans causer de dégâts. Par l’intermédiaire de Sarah Walker, la directrice de la mission Dragon chez SpaceX, on a appris que des débris de la taille d’un micro-onde à celle d’une berline devraient certainement atteindre la surface de la Terre, d’où l’importance de surveiller la trajectoire jusqu’au dernier moment.

Pour rappel, en 1979, la première station spatiale de la NASA manquait de se désintégrer complètement lors de son retrait, et des débris s’écrasaient sur la côte ouest de l’Australie. Un incident qu’il vaudrait mieux éviter avec l’ISS, qui risque de laisser des débris de la taille d’une voiture résister aux frottements de l’air. Et pour cause, le processus de désorbitation de l’époque n’utilisait pas de vaisseau pour contrôler sa descente : la fusée qui était prévue pour s’y amarrer arrivait trop tard et son développement ne lui permettait pas de réaliser un premier vol avant 1981.

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