Douze jurés titulaires et six suppléants ont été choisis par le tribunal de Manhattan pour le procès pénal de l’ancien président républicain, une première dans l’histoire des Etats-Unis.
Douze jurés et six suppléants ont été choisis vendredi par le tribunal de Manhattan dans le procès historique de Donald Trump, premier ancien président des Etats-Unis à comparaître pour des accusations criminelles, a annoncé le juge Juan Merchan.
« Nous avons le jury au complet », a déclaré le juge au quatrième jour d’audience, ouvrant la voie au début de la procédure. Donald Trump est poursuivi pour paiements dissimulés destinés à acheter le silence d’une ancienne star du porno, Stormy Daniels, à quelques jours de l’élection de 2016 qu’il a remportée de justesse face à la candidate démocrate Hillary Clinton.
Cette annonce intervient au moment même où un homme tentait de s’immoler par le feu devant le tribunal de Manhattan où est jugé l’ancien président américain.
« Faux procès »
Travaillant dans la finance, le commerce, l’éducation ou la santé, les jurés, dont le juge a promis de rester anonymes, représentent un instantané de la société new-yorkaise.
Un juré a confié que le personnage de Donald Trump lui déplaisait, un autre qu’il avait fait de bonnes choses pour l’Amérique, mais tous ont assuré que leurs sentiments à l’égard du 45e président des Etats-Unis n’interféreraient pas avec leur jugement.
L’ancien président des Etats-Unis (2017-2021), candidat à son retour à la Maison Blanche, est arrivé vendredi matin au tribunal de Manhattan pour une quatrième journée d’audience, protestant une nouvelle fois contre « un procès truqué » qui l’empêche de faire campagne.
Il a également visé le juge présidant les débats, Juan Merchan, le « pire qui soit », pour lui avoir interdit de s’en prendre à des témoins ou des jurés, une atteinte selon Donald Trump à « son droit constitutionnel de s’exprimer » librement.
Un procès qui ne le prive pas de la présidentielle
Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump risque théoriquement une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas de se retrouver face au président démocrate sortant Joe Biden en novembre, pour une revanche de l’élection de 2020, mais projetterait la campagne dans l’inconnu.
S’il était déclaré non coupable, ce serait cependant un succès majeur pour le candidat républicain. D’autant plus qu’il a réussi, grâce à des appels, à reporter ses trois autres procès pénaux, deux pour tentatives illicites d’annulation des résultats des élections de 2020 et un pour manipulation soi-disant désinvolte de documents classifiés.
Dans cette affaire jugée à New York, Donald Trump est accusé d’avoir falsifié des documents comptables de sa société, la Trump Organization, qui aurait eu pour objectif de cacher, sous couvert de « frais juridiques », le paiement de 130 000 $ à Stormy Daniels par son avocat personnel. à l’époque, Michael Cohen.
En échange, l’ancienne star du cinéma X a accepté de taire une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée. Mais le procureur Alvin Bragg entend démontrer qu’il s’agit bien de manœuvres frauduleuses visant à cacher des informations aux électeurs quelques jours avant le vote.
