En attendant que la France marque la fin du changement d’heure biannuel comme beaucoup d’autres pays, le passage à l’heure d’hiver revient dans la nuit du 26 au 27 octobre 2024… Pour la dernière fois ? Et au fait, est-ce qu’on avance ou qu’on recule ? Nous remettons les pendules à l’heure.
Depuis 48 ans, les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1976, avancent ou reculent chaque année nos horloges !
Deux heures plus tard que le temps universel
Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 26 octobre au dimanche 27 octobre 2024, à 3 heures du matin, il faudra soustraire 60 minutes à l’heure légale. Il sera alors 14 heures. Nous gagnerons ainsi une heure de sommeil… mais nous perdrons aussi subitement une heure de lumière naturelle en fin de journée. Cette semaine, la Sécurité Routière, qui rappelle que« entre 17h00 et 19h00, la nuit tombera désormais à la sortie de l’école et du travail »a souligné l’importance de se rendre visible la nuit sur la voie publique avant le passage à l’heure d’hiver, un pic d’accidents étant observé chaque année après le changement d’heure.
Ce changement d’heure nous ramène à une heure de retard par rapport au temps universel (TU) contre deux heures après le passage à l’heure d’été.
Bien entendu, les smartphones ou tout autre appareil connecté passent automatiquement à l’heure d’hiver, sans qu’aucune intervention ne soit nécessaire. Un temps universel avec lequel nos élus jouent au yoyo avec l’objectif d’harmonisation européenne et de lutte contre l’éclairage artificiel. Cet UT correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). A cet effet, un décret du 8 mars 2017 a mis à jour les dispositions réglementaires relatives à l’heure légale française.
Les citoyens font pression pour ne plus changer l’heure
Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact sur la limitation de l’éclairage artificiel. Cette association continue d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89 % en 20 ans !), malgré la réglementation.
- Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d’Européens qui avaient demandé son arrêt lors d’une consultation publique en 2018, s’est résolu à mettre fin au changement d’heure deux fois par an.
Rebelote l’année suivante : la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale a lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019. Cette consultation sur la fin du changement d’heure a reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16% des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d’heure. Par ailleurs, 83,71% des personnes interrogées souhaiteraient mettre fin au changement d’heure deux fois par an. Enfin, si le changement d’heure était supprimé, 59,17% des participants choisiraient de rester définitivement à l’heure d’été.
En France, le maintien définitif de l’heure d’été plébiscité
Dans un communiqué du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne propose de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle durée ? Chaque État membre de l’Union européenne devait notifier à la Commission européenne son intention d’appliquer de manière permanente l’heure d’été ou l’heure d’hiver. Toutefois, il est alors conseillé aux États membres de « coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d’éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l’heure d’été ». tandis que d’autres les supprimeraient. »
Le mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a déclaré la fin du changement d’heure. Mais la directive n’a toujours pas été adoptée. En France, c’est le maintien définitif de l’heure d’été qui a été plébiscité. Lors d’une consultation citoyenne française sur le changement d’heure réalisée par l’Assemblée nationale, 59% ont voté en faveur de l’heure d’été. Chaque pays devrait normalement avoir fait un choix avant le 1euh Avril 2020. Mais avec la pandémie de Covid-19, ils ne sont toujours pas parvenus à un accord et la fin du système semble compromise.
Trois fuseaux horaires en Europe
Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d’heure, transposée en droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l’Économie entré en vigueur le 1euh janvier 2002, visait à harmoniser les dates auxquelles les États membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.
Elle ne nous a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, d’autant que la France a déjà une heure d’avance sur l’Irlande ou le Portugal. Ceux qui voyagent en Europe le savent bien.
Les pays de l’UE sont actuellement divisés en trois zones :
– Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal ;
– Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;
– Europe de l’Est (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.
La possibilité d’abandonner le mécanisme du changement d’heure a toujours été de la responsabilité de chaque État en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de solidarité.
La Russie et la Chine ont depuis longtemps renoncé à modifier l’horaire pour revenir à l’heure universelle comme la majorité des pays hors Union européenne.
Aux États-Unis, le Sénat américain a approuvé à l’unanimité le 15 mars 2022 un projet de loi appelé Sunshine Protection Act qui rendrait l’heure d’été permanente à partir de 2023. Mais la mesure n’a pas encore été adoptée par la Chambre des représentants, ni par la Chambre des représentants. promulguée par le président Joe Biden.