(BFM Bourse) – L’intermédiaire financier a relevé mardi sa recommandation sur le sellier à « surperformance » par rapport à « performance de marché », jugeant que le groupe constitue « un contrat d’assurance » dans un portefeuille.
Hermès constitue, en Bourse, l’exemple parfait d’une valeur dite « de qualité », c’est-à-dire aux fondamentaux économiques à toute épreuve.
Bernstein le souligne très bien dans sa note sectorielle publiée ce mardi. Dans l’univers du luxe, le sellier-maroquinier « coche les bonnes cases, tant en termes d’avantages structurels que de dynamique de marque ».
« Hermès domine le marché haut de gamme de la maroquinerie, avec ses produits emblématiques – Birkin et Kelly – obtenant les meilleurs résultats en termes d’attractivité du consommateur et occupant la tranche de prix la plus élevée », estime également la banque. Bernstein estime même qu’Hermès est « le meilleur rapport qualité-prix » dans le monde du luxe.
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Un contexte incertain dans le luxe
Mais tous ces actifs ont nécessairement un prix qui se reflète dans les multiples de valorisation exigeants d’Hermès. Selon les données de Bernstein, l’action Hermès s’échange actuellement à 48,8 fois le bénéfice attendu et à 35,16 fois le résultat opérationnel attendu, contre des moyennes respectives de 24,06 fois et 17,8 fois pour l’ensemble du secteur.
Ce prix élevé avait jusqu’à présent poussé Bernstein à adopter une opinion de « performance du marché », l’équivalent de « neutre » dans sa terminologie.
Mais, ce mardi, la banque a décidé de revoir ses conseils, passant à « surperformer » (équivalent à acheter) sur la valeur, tout en relevant son objectif de cours à 2.493 euros contre 2.400 euros précédemment. Cela donne au titre Hermès un potentiel d’environ 15% à la clôture de lundi soir.
Le titre Hermès montait légèrement en réaction à ce changement de recommandation, gagnant 0,36% à 2 208 euros vers 10h17.
En adoptant une approche de gestion de portefeuille, Bernstein estime que le niveau de prudence dans le luxe devrait être augmenté d’un cran. Au terme d’un premier trimestre plutôt mitigé pour l’ensemble du secteur, la banque a revu à la baisse sa prévision de croissance du marché, tablant sur 6% contre 7% précédemment.
« La réaccélération au cours du second semestre 2024 dépendra de la confiance retrouvée des consommateurs chinois, tandis que les consommateurs occidentaux se calmeront après l’euphorie du « YOLO (« on ne vit qu’une fois » – « nous ne vivons qu’une fois »). « Une fois »). La question de l’efficacité des efforts du gouvernement chinois reste en suspens, tout comme les risques politiques et géopolitiques », explique Bernstein.
Une extension de gamme réussie
Face à ces incertitudes, la banque juge qu’il convient donc de redoubler de prudence et de miser sur Hermès et son caractère défensif. Le sellier constitue « une police d’assurance dans notre portefeuille » pour se prémunir contre plusieurs risques, comme le maintien de la confiance des consommateurs chinois à un bas niveau ou les tensions géopolitiques qui resteraient fortes après l’élection présidentielle américaine. Bernstein table sur une croissance de 15 % pour 2024 pour Hermès, soit plus de deux fois celle du luxe dans son ensemble.
Hermès avait déjà démontré son caractère défensif au premier quart-temps. Sur les trois premiers mois de l’année, l’entreprise réalise une croissance à données comparables de 17 %, contre une croissance limitée à 3 % pour LVMH et une baisse de 10 % pour Kering.
Il y a deux semaines, Jefferies a, de son côté, initié sa couverture d’achat sur Hermès. La banque a apprécié ses marges élevées ainsi que l’extension réussie de sa gamme de produits, qui va des sandales d’un peu moins de 600 euros aux meubles coûtant plus de 50 000 euros.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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