Harris et Trump à Philadelphie, quelques heures avant un débat très attendu
Le débat entre Joe Biden et Donald Trump en juin dernier a changé la face de l’élection présidentielle américaine. Qu’adviendra-t-il de la confrontation de mardi entre Kamala Harris et l’ancien président, l’un des événements les plus attendus de cette campagne hors du commun ?
Le vice-président démocrate et le candidat républicain, qui ne se sont jamais parlé, s’affronteront pendant 90 minutes à partir de 21 heures, heure locale (mercredi 1 heure GMT).
Ils débattront devant des millions de téléspectateurs, mais sans public ni notes, selon des règles strictes destinées à éviter les interruptions intempestives ou les contestations directes.
Leur débat, peut-être le seul avant le scrutin du 5 novembre, sans compter celui de leurs colistiers dans trois semaines, sera animé par deux journalistes de la chaîne ABC.
L’action se déroule à Philadelphie, principale ville de l’État de Pennsylvanie, au nord-est du pays, cruciale pour l’élection et où Donald Trump a atterri en début de soirée.
« Nous ne savons pas à quoi nous attendre. Elle a tellement changé de ligne politique au fil des ans. »a déclaré le républicain à propos de Kamala Harris dans une interview accordée à NBC mardi.
Mais il sentit que cela lui faciliterait la tâche. « beaucoup plus facile ». « Elle n’est plus crédible »il a assuré.
La démocrate, arrivée lundi à Philadelphie, a prévenu dans une interview à la radio que sa rivale n’avait pas « Il n’y a pas de limite à la bassesse et nous devons nous y préparer ».
Kamala Harris a également déclaré qu’elle s’attendait à « beaucoup de mensonges » de lui.
Elle est venue en début d’après-midi pour explorer le lieu du débat, qui était entouré de hautes barrières de sécurité, pendant environ une demi-heure.
« La politique plutôt que les insultes »
Parmi les curieux rassemblés en face, Tim Smith, un artiste de 39 ans qui soutient Kamala Harris, brandit une grande pancarte bleue aux mêmes motifs que ceux de la campagne de Donald Trump, sur laquelle on peut lire : « perdant ».
Faisant écho aux appréhensions de nombreux Américains, il a déclaré à l’AFP qu’il espérait « pour entendre parler des politiques qu’ils veulent mener plutôt que des insultes ou des attaques ».
Depuis le premier débat télévisé en 1960 entre Kennedy et Nixon, ces duels ont permis à un candidat de prendre l’avantage grâce à une réplique puissante, mais n’ont jamais véritablement bouleversé la campagne.
Jusqu’au 27 juin 2024. Ce soir-là sur CNN, Joe Biden, déjà fragilisé par les questions incessantes sur son âge, 81 ans, s’était effondré en direct face à Donald Trump.
Depuis le retrait historique de sa candidature le 21 juillet, Kamala Harris a ravivé les espoirs démocrates.
Là où Joe Biden a été laissé pour compte, elle est à égalité avec Donald Trump dans les sondages, y compris dans le « États swing »ces six ou sept États pivots qui pèsent si lourd dans le système électoral indirect américain.
Différence d’âge
De nombreux Américains – 28% des électeurs qui prévoient d’aller aux urnes, selon un sondage New York Times/Siena College – disent pourtant avoir du mal à comprendre la vice-présidente de 59 ans, sa personnalité, ses idées, son programme.
Le premier objectif du démocrate, mardi soir, sera donc de faire bonne impression auprès de ces électeurs indécis.
Donald Trump, qui a échappé à une tentative d’assassinat le 13 juillet lors d’un rassemblement en Pennsylvanie, n’a pas besoin de publicité.
Le milliardaire de 78 ans, cible de plusieurs procédures pénales, participe mardi à son septième débat présidentiel.
Il tentera de faire porter à son rival la responsabilité de tous les passifs, selon lui, de l’administration Biden, notamment en matière d’immigration et d’inflation.
« Je ne pense pas que le simple fait qu’il participe à son septième débat signifie qu’il va battre la vice-présidente Harris », a balayé Anthony Scaramucci, ancien bref conseiller de Donald Trump, venu à Philadelphie avec l’équipe du candidat démocrate.
Kamala Harris, pour sa part, devrait souligner ses incohérences sur le droit à l’avortement.
Et dans un renversement complet par rapport au débat contre le président sortant, ce seront cette fois les capacités cognitives de Donald Trump qui seront scrutées, face à un adversaire de presque vingt ans son cadet.
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