Hadas Kalderon lève le voile sur les conditions de détention de ses enfants à Gaza
C’est l’histoire d’une vie marquée par l’Histoire. Hadas Jaoui-Kalderon, dans son livre 52 jours sans eux (éditions Alisio, 220 pages, 19 euros), raconte le calvaire enduré par ses enfants, Sahar, 17 ans, et Erez, 12 ans. Enlevés le 7 octobre 2023 dans le kibboutz Nir Oz, situé à la limite de Gaza, ils ont été libérés le 27 novembre dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers conclu entre Israël et le Hamas.
Le matin de l’attaque, ses enfants se trouvaient avec leur père dans la maison paternelle. Ils se sont d’abord enfermés dans l’abri, avant d’en ressortir lorsque les assaillants ont incendié la maison. Ils se sont ensuite cachés dans un buisson, d’où ils ont observé « des centaines de civils » saccager et piller leur kibboutz. C’est là qu’un jeune Palestinien les aperçoit. Les trois Israéliens ont fui dans toutes les directions, mais ont été rattrapés un par un et envoyés séparément à Gaza. Le Hamas a d’abord fait témoigner les deux enfants devant la caméra. « Erez a ensuite été détenu dans une famille comme beaucoup de personnes kidnappées »dans une maison qui servait également de « cache d’armes ».
Le gardien d’Erez, qu’elle présente comme un » professeur « sans en dire plus, « ne s’est jamais montré cruel » envers son fils, âgé de 12 ans en captivité. « Au contraire, il lui a donné des cours d’arabe et lui a même offert une montre pour son anniversaire. Il a également pris soin de retirer les armes de sa vue, conscient de la peur qu’elles pouvaient susciter. »écrit Hadas Kalderon.
« Je ne suis plus tout à fait moi-même »
Des hommes sont venus chercher Erez deux semaines plus tard. « Ils l’ont caché sous une burqa, pratique systématique pour déplacer les otages, afin d’éviter de les mettre en danger si la foule les reconnaissait »dit Mmoi Kalderon. Il séjourna ensuite à plusieurs endroits, puis fut transféré dans ce qui ressemblait à un hôpital, où il retrouva d’autres otages. Hadas Kalderon a déclaré au Monde que, depuis sa fenêtre, il a vu les immeubles de Gaza s’effondrer.
La détention de Sahar a été plus dure. L’adolescent a été emmené dans les tunnels construits par le Hamas sous Gaza, « incapable de distinguer le jour de la nuit, luttant contre une terrible humidité ». La mère affirme que sa fille a réussi à améliorer légèrement ses conditions de détention en insistant, comme par exemple en ayant le droit de se laver ou de manger plus que d’habitude. Sahar n’a pas subi de violence sexuelle ; elle a dit à sa mère qu’elle avait vu codétenus battus. Elle a également vu « Les plus fragiles psychologiquement crient à toute heure du jour et de la nuit, se cognent la tête contre les murs sous les rires des terroristes qui méprisent ceux qu’ils considèrent comme faibles, y compris les enfants ».
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