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La vidéo circule en boucle sur les réseaux sociaux en Guinée. En visite dans une classe en pleine épreuve du baccalauréat, le préfet de Siguiri, dans le nord-est du pays, s’empare d’une paire de ciseaux et coupe grossièrement les cheveux d’un lycéen dont il juge la coiffure pas assez adaptée. Diffusée le 17 juin, cette vidéo a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux et provoqué le limogeage du préfet dès le lendemain.
Sur les images, on voit le lieutenant-colonel Ibrahima Douramoudou Keïta, une paire de ciseaux à la main, couper grossièrement les cheveux d’un élève assis au premier rang de sa classe, le tout sous le regard amusé d’une délégation de militaires. Une fois les cheveux de l’adolescent coupés, un homme en tunique blanche, le préfet de région, lance au lycéen, visiblement très intimidé, en lui tapant sur l’épaule : « tu vas bien dormir ».
#Guinée| Début du bac unique : le préfet de Siguiri avant le lancement des premières épreuves commence à coiffer les élèves en salle.
Seront-ils capables de se concentrer avec cette attitude ? Non je ne crois pas. Il fallait procéder autrement monsieur le préfet. #Kibaro pic.twitter.com/UOLMzzOxck
— Amadou Tidiane BAH (@bahoro09) 17 juin 2022
Vidéo publiée sur Twitter le 17 juin, montrant le lieutenant-colonel Ibrahima Keïta, préfet de Siguiri, en Guinée, coupant les cheveux d’un lycéen lors de l’examen du baccalauréat.
Cependant, la séance de coiffure improvisée n’est pas terminée. Le préfet remarque un autre élève assis au premier rang dont les cheveux semblent sans doute un peu trop fournis. L’étudiant avait essayé jusqu’ici de garder la tête baissée pour échapper aux regards indiscrets, en vain.
Le préfet incite un militaire qui l’accompagne à se couper également les cheveux. Et ce dernier s’exécute avec ravissement, tandis qu’un membre de la délégation, s’amusant de la scène, crie à la foule : « C’est le futur ministre d’État, le gouverneur, le préfet ».
Dès la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, de nombreux Guinéens ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme un « abus de pouvoir ». « Ils sont traités comme des voyous, c’est un comportement indigne » s’emporte un internaute sur Twitter. « Vraiment honteux (…). Je préfère perdre mon bac et porter plainte contre le préfet et tous ces militaires » ajoute une autre.
Face aux protestations, le préfet a tenté de se justifier dans une déclaration au site Africaguinee. Il dit sévir avec les ciseaux pour inciter les élèves à « suivre une bonne éducation », car pour lui les « futurs cadres et futurs ministres » ne doivent pas aller en classe en « rasta ». Il a également invoqué la nécessité « d’aider » le chef de l’Etat, qui « se bat pour l’éducation des enfants ».
Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire au pouvoir, ne l’entendait pas ainsi. Samedi 18 juin, il a annoncé par arrêté la destitution du préfet.
Le lieutenant-colonel Keïta avait été nommé préfet de Siguiri par le colonel Doumbouya à la suite du coup d’État militaire qui l’a porté au pouvoir le 5 septembre 2021.
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