Guillaume Tabard : « Solenniser, dramatiser, mobiliser »
CONTREPOINT – Entre son rôle de maître de cérémonie du 80e anniversaire du Débarquement et son interview télévisée, Macron a monopolisé l’attention des électeurs au moment même où se fait leur choix final.
Solenniser, dramatiser, politiser. A trois jours du vote français, Emmanuel Macron n’a rien négligé pour aider sa tête de liste, Valérie Hayer, à échapper au revers électoral annoncé par les sondages. Sans hésitation et sans honte. Le chef de l’Etat préfère laisser passer la polémique sur sa reprise des commémorations plutôt que de subir les conséquences durables d’un camouflet trop fort lors des urnes.
Par l’image, en jouant le maître de cérémonie d’une journée objectivement belle et émouvante, puis par la parole, à travers son interview télévisée sur TF1 et France 2, Macron s’est approprié le monopole de l’attention des électeurs au moment même où se fixe leur choix final. Différemment selon les jours. Implicite jusqu’à 20 heures, explicite après 20 heures. En s’en tenant d’abord à son rôle de chef de l’Etat, d’hôte de ses pairs, puis en assumant le rôle de leader de campagne contre «l’extrême droite « . Ou quand les plages du débarquement se transforment en salle d’embarquement…