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Rennes, la fête de la panne – France – Rennes

Il régnait une drôle d’ambiance au Roazhon Park ce dimanche soir, au coup de sifflet final du match nul entre le Stade rennais et Lens (1-1). Pas de bronchement, mais un peu de silence puis quelques applaudissements lors du tour d’honneur de l’équipe bretonne, comme si une forme de fatalisme avait gagné le public rennais au terme d’une saison douloureuse et ratée. Les tribunes sont même restées bien garnies pour le feu d’artifice proposé par le club, qui avait pris l’habitude de fêter quelque chose en mai. L’échec est cependant cuisant. Six ans après un succès au Parc des Princes, le 12 mai 2018, qui lui a permis de revenir en Europe, Rennes a dû accepter de ne pas disputer de compétition continentale la saison prochaine, après six qualifications d’affilée.

«  Cela fait partie de la vie d’un club », a rappelé Julien Stéphan en conférence de presse après la déception. Une phrase qui est devenue une devise ces derniers temps au sein du club, puisqu’il fallait préparer le terrain et parce qu’elle a du sens. La série ne pouvait pas durer éternellement : tous les clubs français, de l’OL à l’OM en passant par Monaco ou Lille, ont connu au moins une saison blanche ces six dernières années, à l’exception bien sûr du PSG. Il faut l’écrire, mais ne s’en contenter pas non plus. Il ne faut pas minimiser la faillite globale du Stade rennais version 2023-2024. Ne perdez pas l’exigence d’un club qui n’est plus la même qu’à la fin des années 2010. Cela passera par des échanges, des questions et des choix, peut-être, pour ne pas rater la saison. rebondir et ne pas quitter une période dorée.

Un film d’erreurs

Il serait tentant de trouver un seul responsable pour cet échec, mais c’est une succession d’erreurs, sur et en dehors du terrain, qui ont conduit le Stade rennais à cette saison insipide. Florian Maurice ne l’a pas caché l’été dernier : le club avait l’ambition légitime de se maintenir dans le top 4 après avoir réalisé les deux meilleurs exercices de son histoire en termes de points (4e avec 66 points en 2021-2022, 4e avec 68 points en 2022-2023). L’objectif de Ligue des Champions n’était plus un tabou, mais les dirigeants bretons se sont heurtés à un plafond de verre structurel et ont payé leurs mauvais choix. Ceux en défense, par exemple. Les dirigeants bretons n’ont pas remplacé Hamari Traoré, également indispensable dans le vestiaire, faute d’avoir réussi à recruter en défense centrale. Ils ont cependant cherché à convaincre, été comme hiver, des joueurs comme Clément Lenglet, Stefan Savić et Nayef Aguerd, qui souhaitaient revenir en Bretagne.

Il nous a manqué un peu de maturité, de malice, d’expérience, parfois un peu d’autorité et de puissance pour valider nos moments forts.

Julien Stéphan

En visant trop haut, ils ont dû composer avec une arrière-garde jeune (21,5 ans de moyenne, aucun joueur de plus de 24 ans), qui a commis davantage d’erreurs et perdu confiance. Quand ce n’était pas Warmed Omari, c’était Arthur Theate, Christopher Wooh, Jeanuël Belocian, ou quelqu’un d’autre. En Ligue 1, Rennes est la troisième attaque (52 buts) et la dixième défense (44 buts). «  C’est pas encore l’heure de faire le point, je ne sais pas si c’est à moi de le faireexplique Stéphan, arrivé en chemin en novembre. Il nous a manqué un peu de maturité, de malice, d’expérience, parfois un peu d’autorité et de puissance pour valider nos moments forts. Nous avons raté une période très, très forte pour atteindre des objectifs élevés et pour finalement être européens. » Le reste de l’équipe n’a pas non plus brillé, du moins pas régulièrement. Les managers ont été décevants la plupart du temps, aucune recrue n’a donné entière satisfaction et le cas de Nemanja Matić, qui devait témoigner de la croissance du club, a rappelé qu’il était encore loin de pouvoir s’inviter chez les grands. tableau.

L’héritage de Genesio et les conséquences d’une saison blanche

C’est aussi l’échec de Bruno Genesio : cet effectif avait été construit pour lui et par lui, en partie, même s’il avait montré quelques signes de lassitude à la fin du printemps 2023, allant même jusqu’à rencontrer les dirigeants niçois dès le début de la saison. terminé. Jusqu’à son départ volontaire mi-novembre et son remplacement par Stéphan – le choix de l’actionnaire François Pinault – qui a repris une équipe en manque de confiance et de repères, sans pour autant être larguée au classement (14e et proche de la zone rouge, mais aussi seulement 4 unités sur les 6e lieu). Le technicien breton a tenu le club à l’écart d’une saison vraiment difficile (1,62 points par match en moyenne), mais n’a pas réussi à aller plus haut et à effacer le score. «  limites prohibitives » de son équipe, ses mots prononcés après la défaite contre Brest. La perspective d’un avenir européen ne semblait pas si lointaine lors de la dernière trêve internationale, celle au cours de laquelle elle a été prolongée jusqu’en 2026, avant que le Stade rennais ne perde la trace en championnat (4 défaites, 2 victoires, 1 nul depuis) ​​et sa Coupe de Demi-finale de la France à Paris.

L’absence de Coupe d’Europe aura des conséquences ; économique d’abord (entre 15 et 20 millions d’euros de recettes en moins prévues au budget), même si le club sera moins gêné par le fair-play financier ; Ensuite sportivement, les deux sont liés, puisque le mercato devrait être mouvementé et il faudra peut-être convaincre les joueurs susceptibles de rester (et venir) que le projet rennais vaut toujours le coup. Stéphane : «  Le plus important, c’est la capacité d’analyser, et après, de rebondir, d’avancer. » En attendant le bilan de la direction devant la presse, qui devrait avoir lieu dans les prochains jours sauf bouleversement, des réflexions sont menées sur la stratégie sportive à adopter. Le club a investi des sommes importantes ces deux dernières saisons (environ 170 millions d’euros), mais il a aussi beaucoup vendu (environ 240 millions d’euros). Dans le même temps, il a aussi voulu préserver son ADN, la formation, en accordant parfois trop de confort à des jeunes en quête de temps de jeu, mais pas toujours prêts à être installés comme titulaires dans une équipe visant le podium.

Et maintenant quel est le projet ?

Reste bien sûr la question des hommes. L’entraîneur ne s’est pas réconforté au début du printemps pour ensuite être licencié avant l’été et le président Olivier Cloarec ne semble pas menacé, lui qui est également impliqué dans le projet du nouveau centre de formation (chantier en cours) ou du nouveau stade souhaité par le club. Le nouveau trio que forment les deux hommes avec Maurice semble cependant moins soudé, moins en osmose. Ce qui ne les empêchera peut-être pas non plus de travailler ensemble en bons termes. Stéphan, comme Maurice, a à chaque fois démenti les rumeurs de relations prétendument fraîches, on peut les croire ou non. «  On a les mêmes idées footballistiques, on parle le même langage », insistait le directeur technique en mars dernier, près de cinq mois après avoir hésité à quitter le navire en même temps que Genesio. L’ancien attaquant est arrivé sur les bords de la Vilaine en 2020, assurant que le projet n’avait pas «  inchangé »mais qu’il était «  plus ambitieux ». Que se passera-t-il demain ?

Nous avons les mêmes idées footballistiques, nous parlons le même langage.

Florian Maurice au sujet de Julien Stéphan, en mars dernier

Il est le patron de l’athlète, donc également responsable de cette saison et de la situation, car il a également contribué aux succès précédents. Tout n’est pas noir et blanc. Il s’est exprimé dans les vestiaires après la fin des espoirs dimanche soir, il s’est dit déçu, touché, et on l’a vu quitter le Roazhon Park avant même la fin du feu d’artifice. Le projet peut-il continuer avec Maurice ? Ce sera le fil conducteur des prochains jours, alors qu’un jeu d’influences s’opère depuis plusieurs mois en coulisses. C’est la loi d’un club de football, le Stade Rennais, où ceux qui murmurent à l’oreille de François Pinault peuvent se faire entendre et lancer des petites (ou grandes) révolutions. Ce qui n’est pas toujours bon signe.

La tendance est au statu quo ces derniers temps et il n’était pas question d’envisager l’avenir sans Maurice, ce dimanche soir. Reste à savoir ce qui se décidera au sommet de la pyramide, là où se jouent de nombreux enjeux. L’équipe il a glissé ce lundi que Maurice pourrait être menacé. Le nom de Bruno Cheyrou, qui n’a pas vraiment convaincu à la tête du recrutement de l’OL, qu’il a quitté en janvier, est même évoqué. Ce dernier connaît un peu le club, celui qui l’a précédé pour y avoir joué entre 2006 et 2010. Un soir de défaite à Hambourg en Coupe UEFA (3-0), en novembre 2007, il disait ceci : «  Je pense que ces derniers jours, nous avons pu constater que nous sommes un petit club, une petite équipe et surtout des petits joueurs. » Il s’agira désormais de faire les bons choix pour que le Stade rennais ne retourne pas en arrière de plus de quinze ans.

Phil Foden, la folle saison

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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