Guerre Israël-Hamas : les chars israéliens encerclent la moitié est de Rafah, la situation à Gaza atteint « un niveau d’urgence sans précédent »
Rafah abrite plus d’un million de Gazaouis qui ont fui les combats ailleurs dans l’enclave.
L’armée israélienne a pris vendredi le contrôle de la route qui coupe Rafah en deux, encerclant ainsi toute la partie orientale de la ville, au sud de la bande de Gaza.
Les habitants rapportent des explosions et des tirs pratiquement incessants à l’est et au nord-est de Rafah, où les combattants du Hamas et du Jihad islamique affrontent les soldats israéliens.
Le Hamas a indiqué avoir tendu une embuscade à des chars israéliens près d’une mosquée à l’est de la ville, signe que l’armée israélienne avait avancé de plusieurs kilomètres dans cette zone. Israël a ordonné aux civils de quitter la moitié est de Rafah, obligeant des dizaines de milliers de personnes à trouver un nouveau refuge.
Rafah abrite plus d’un million de Gazaouis qui ont fui les combats ailleurs dans l’enclave.
« Aucune partie de Rafah n’est sûre. J’essaie de partir mais je n’ai pas les moyens d’acheter une tente pour ma famille », a déclaré à Reuters Abou Hassan, 50 ans, un habitant de Tel al Sultan. à l’ouest de Rafah, grâce à une application de messagerie instantanée.
L’aide humanitaire suspendue
« De plus en plus de personnes quittent Rafah, même dans la partie ouest, bien que celle-ci n’ait pas été désignée zone rouge par les forces d’occupation. L’armée israélienne cible tout Rafah, et pas seulement l’est, avec des obus de char et frappes aériennes », a-t-il ajouté.
L’armée israélienne a déclaré avoir localisé plusieurs puits de tunnel dans l’est de la ville et avoir parfois engagé des combats au corps à corps avec des combattants du Hamas.
Elle a également indiqué avoir bombardé des sites à l’aide de roquettes et de mortiers.
Des chars israéliens avaient déjà pris le contrôle cette semaine du point de passage avec l’Egypte, menaçant sérieusement l’acheminement et la distribution de l’aide humanitaire destinée aux civils, déjà très insuffisante, ont prévenu les agences israéliennes. ONU.
La situation à Gaza a atteint « un niveau d’urgence sans précédent », a déclaré vendredi aux journalistes Georgios Petropoulos, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) dans l’enclave. L’aide pourrait se tarir « dans les prochains jours ».
Alliance affaiblie
La perspective d’une opération terrestre d’envergure à Rafah fragilise l’alliance entre Israël et les États-Unis, dont le président Joe Biden a suspendu une livraison de bombes, une première depuis le début de la guerre, et menacé de fabriquer même pour toutes les armes « offensives » si le gouvernement israélien persiste dans son projet.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui affirme que l’offensive de Rafah est essentielle pour vaincre le Hamas, a rétorqué jeudi qu’Israël « se battrait avec ses clous » si nécessaire.
Dans ce contexte, les négociations pour un cessez-le-feu ont été une nouvelle fois interrompues jeudi sans accord ni sur la cessation des hostilités ni sur la libération des otages israéliens détenus par le Hamas.
Le Hamas a déclaré plus tôt cette semaine qu’il avait accepté une proposition de trêve présentée par les médiateurs qataris et égyptiens, mais Israël l’a jugée inacceptable.