Guerre Israël-Hamas : ce que l’on sait de la polémique autour d’un hélicoptère de Tsahal et de civils au festival
Des déclarations « complètement absurdes ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté dimanche les accusations de l’Autorité palestinienne (AP) selon lesquelles Tsahal aurait « bombardé » des civils israéliens lors du festival de musique de Reim, où 364 personnes sont mortes le 7 octobre, selon la police israélienne. .
Formées dimanche dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, ces accusations s’appuient sur un article du quotidien israélien Haaretz publié la veille. Voici ce que nous savons.
Que dit cet article ?
L’article de Haaretz discute des conclusions d’une enquête policière sur la mort de 364 participants à la fête. Selon une source policière, citée par le quotidien israélien, il indique notamment qu' »un hélicoptère de combat de Tsahal est arrivé sur les lieux et a tiré sur des terroristes qui auraient également touché certains participants au festival ». Le quotidien israélien ne précise pas s’il a eu accès à l’enquête et ne fournit pas d’autres informations.
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L’article ne précise pas si ces personnes ont été tuées par la fusillade. C’est pourtant ce qui a été dit samedi l’agence de presse Quds, liée au Hamas. Dans un message sur Une accusation également portée par de nombreux comptes pro-palestiniens.
Une vidéo le prouve-t-elle ?
Sur les réseaux sociaux, ces messages sont parfois accompagnés d’une vidéo – également relayée par Quds – prétendant montrer des tirs israéliens contre des civils. Comme l’ont écrit plusieurs médias, dont Libération, cette séquence est en fait tirée d’un montage vidéo publié sur X par l’armée israélienne le 9 octobre.
Tsahal indique que ce montage fait état d' »attaques à grande échelle » menées à cette date par l’armée de l’air « sur toute la longueur et la largeur de la bande de Gaza », et qui ont fait « des ravages parmi les terroristes du Hamas ». L’extrait (de 2’06) qui accompagne les messages accusant l’armée israélienne a été capté par le viseur d’un hélicoptère et montre des coups de feu tirés sur des véhicules et des personnes semblant s’enfuir sur une route entourée de champs.
Selon le groupe Geoconfirmed, spécialisé en Osint (renseignement open source), cette séquence s’est déroulée à proximité de la barrière qui sépare Israël de la bande de Gaza, mais du côté palestinien. Il ne s’agirait donc pas de festivaliers israéliens.
Comment les hélicoptères israéliens ont-ils réagi le 7 octobre ?
Des hélicoptères militaires ont participé à la riposte israélienne après les attaques du Hamas du 7 octobre. Plusieurs pilotes ont évoqué devant les médias israéliens la grande confusion qui régnait ce matin-là.
Arrivé sur les lieux, l’un d’eux a déclaré au média israélien Mako qu’il était confronté depuis les airs à « un dilemme quant à savoir qui sont nos forces, qui est l’ennemi et qui sont les citoyens ». « Toute la décision dépend désormais de moi, il n’y a personne à qui parler », confie ce lieutenant-colonel de l’armée de l’air. Affirmant avoir choisi des cibles pour lesquelles « les chances de tirer sur des otages sont faibles », un autre pilote a admis qu’elles n’étaient pas « à 100% », laissant ainsi entendre qu’il avait pu toucher des civils.
Interrogée par Le Parisien pour savoir si des civils israéliens auraient pu être tués par erreur le 7 octobre, l’armée israélienne n’avait pas répondu au moment de la publication de cet article.
Quelles réactions l’article a-t-il suscité ?
Contredisant l’article de Haaretz, la police israélienne a déclaré dimanche que ses enquêtes sur le massacre de la rave party se concentraient uniquement sur leurs propres activités, et non sur celles de Tsahal. Ils n’ont donc fourni « aucune indication sur les dégâts causés aux civils par l’activité aérienne là-bas », a-t-elle assuré, selon le Times of Israel.
Dimanche, un communiqué du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a déclaré que « l’enquête préliminaire menée par la police israélienne a prouvé que des hélicoptères israéliens ont bombardé des civils israéliens qui avaient participé à la rave du 7 octobre ». . « En conséquence, le ministère considère que l’issue de cette enquête jette le doute sur les récits israéliens sur les destructions et les massacres survenus dans cette zone », ajoute le communiqué, appelant « les médias, les responsables de l’ONU et les dirigeants des pays (…) à revoir leurs déclarations ». positions à la lumière de cela.
Benjamin Netanyahu a fustigé dimanche ces accusations, les qualifiant de « complètement absurdes ». Le Premier ministre israélien a également laissé entendre que ces déclarations discréditaient l’Autorité palestinienne, que les États-Unis souhaiteraient voir à la tête de la bande de Gaza à la fin de la guerre. « Mon objectif est qu’après la destruction du Hamas, aucune future administration civile à Gaza ne nie le massacre », a-t-il déclaré.
La déclaration du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a été retirée lundi matin, selon plusieurs médias israéliens.
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